Elu LR à Marseille, Thierry Santelli louait un logement indigne à une mère célibataire (photos)
Nouvelle démission d'un élu à Marseille. Thierry Santelli, vice-président Les Républicains du Conseil départemental en charge des Sports et administrateur de Marseille Habitat, louait à une famille un appartement dans un immeuble qui menaçait de s’effondrer. Il est le troisième élu local à être sanctionné pour avoir loué, en temps que copropriétaire, un logement dangereux ou insalubre à Marseille.
Thierry Santelli a démissionné de son mandat ce mardi 11 a fait savoir Martine Vassal, présidente Les Républicains du Conseil départemental, par voie de communiqué. L'intéressé louait un appartement dans un immeuble frappé d’un arrêté de péril dans le quartier populaire de Saint-Mauront (3e arrondissement de Marseille), selon le site Marsactu.
Info Marsactu | Thierry Santelli, vice-président LR du département des Bouches-du-Rhône, loue un taudis à Saint-Mauront (3e), qui a été évacué par un arrêté de péril https://t.co/h6P0VTAdh0 pic.twitter.com/N96Ru7UyIF
— Marsactu (@Marsactu) 11 décembre 2018
Décrit comme un "taudis", le logement était loué à une jeune maman et sa fille de deux ans. Il présentait de sérieux risques pour la vie de la petite famille. Mère et fille ont dû être évacuées par les pompiers le 13 novembre, avant qu’un arrêté de péril imminent n’interdise toute occupation de l’immeuble le 7 décembre.
Dans cet arrêté l'expert pointe du doigt "deux linteaux très altérés par des infiltrations persistantes d’eau" ainsi que la menace d'effondrement de l'escalier qui mène à l'appartement. Sollicité par le site d'investigation marseillais, l'élu de droite s'est dit "surpris", par cet arrêté pour "deux marches d’escalier qui bougent et un plafond qui se craquelle". Il a néanmoins reconnu que des travaux ont été votés pour un montant de 25.000 euros pour rénover les lieux.
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Depuis le drame de la rue d'Aubagne, où 8 personnes ont trouvé la mort dans l'effondrement de deux immeubles, la municipalité de Marseille a fait évacuer 193 immeubles vétustes soit 1.482 personnes.
Xavier Cachard, vice-président LR à la région Paca, a été suspendu de ses responsabilités par le président Renaud Muselier, sans pour autant démissionner de son mandat, après les révélations du Monde selon lesquelles il était propriétaire d’un appartement au 65, rue d’Aubagne, l'un des immeubles qui s'est effondré.
Vice-président de la métropole d’Aix-Marseille-Provence Bernard Jacquier, appartenant également aux Républicains, qui louait un logement insalubre à Marseille, a également démissionné de ses fonctions. Cet avocat en droit immobilier conserve lui aussi son mandat.
Sur Twitter, le député LREM Saïd Ahamada a remarqué: "Avec un 3e élu LR concerné, on ne peut s’empêcher de commencer à s’interroger s’il s’agit de coïncidences ou pas. L’exploitation de la misère est décidément bien ancrée à Marseille et ne doit plus être tolérée".
Voir:
Evacuation en cours dans l'une des plus grandes copropriétés dégradées de Marseille
Effondrements à Marseille: l'État apporte son aide sous contrôle
Marseille: la métropole propose un plan à 600 millions d'euros contre l'habitat insalubre
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