Emmanuel Macron candidat : la presse séduite par le style attend de voir le projet
La candidature présidentielle d'Emmanuel Macron fait souffler un "zéphyr de nouveauté" sur la vie politique française, plutôt salué par la presse, qui attend néanmoins davantage sur le fond du projet.
L'ancien ministre de l'Economie a pris soin de cultiver sa singularité jusque dans l'annonce de son entrée officielle en campagne depuis le département de Seine-Saint-Denis.
Opération de communication politique réussie, à en croire la presse.
"Emmanuel Macron respire l’optimisme et la volonté, il fait souffler un zéphyr de nouveauté sur la vie politique", se réjouit Laurent Joffrin dans Libération.
Pour Jean-Michel Servant du Midi Libre, "l’assurance du trublion est vraiment digne d’un ténor politique".
Certes, Philippe Marcacci appelle dans L'Est Républicain à ne pas être dupe de la "grosse ficelle" consistant à venir annoncer sa candidature depuis le "fameux 9-3, bombardé symbole du renouveau".
Mais pour Nicolas Beytout de L'Opinion, l'important est le renouveau incarné par le candidat: "Tous ceux qui jugent Emmanuel Macron incapable parce que trop jeune dans le métier réfléchissent avec un logiciel daté qui les empêche de voir cette trajectoire autrement qu’en la réduisant à un phénomène médiatique".
De fait, Emmanuel Macron vient bousculer la campagne pour 2017. Un "candidat pour déranger la présidentielle", titre Le Monde. "Hors primaires et hors parti, Macron sera donc au premier tour. Avec Le Pen et Mélenchon", souligne Le Parisien/Aujourd'hui en France sous la plume de Jean-Marie Montali.
Dans Le Figaro, Guillaume Tabard rapproche les "deux combats symétriques" d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, qui a présenté mercredi son QG de campagne.
"Il peut paraître surprenant de rapprocher ainsi un candidat et une candidate que tout oppose, l’histoire personnelle autant que les idées. Mais ils ont en commun de se présenter tous les deux en candidats +anti-système+. Chacun a sa manière, bien entendu", explique le chroniqueur politique du Figaro.
"+Système+, ce fut le mot de la journée hier. (...) Emmanuel Macron s’en est fait l’adversaire déterminé. Marine Le Pen aussi", note également Denis Daumin dans La Nouvelle République du Centre-Ouest.
Il reste que "l’originalité du style peut être un levier, mais au service d’un projet de fond. La remarque ne vaut pas que pour Emmanuel Macron", met en garde Guillaume Goubert dans La Croix.
"L’ancien protégé de François Hollande a quelques semaines pour faire décoller son projet encore très flou de +révolution démocratique+ ni de droite, ni de gauche", écrit Dominique Garraud dans La Charente libre.
L'enjeu, résumé par Laurent Joffrin (Libération), est de "passer de la faveur sondagière à l’efficacité électorale dans une compétition dont il n’a jamais encore éprouvé les duretés".
Dans L'Humanité, Maud Vergnol cerne pour sa part le "projet du candidat d’En marche !" comparé à "de la vulgaire publicité mensongère".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.