En Marche ! : Macron tient son premier meeting, le doute plane sur ses intentions pour 2017

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 juillet 2016 - 17:46
Image
Emmanuel Macron.
Crédits
©Christian Hartmann/Reuters
Le meeting d'Emmanuel Macron est organisé dans une salle de 1.800 places qui s'annonce "pleine à craquer" selon les organisateurs.
©Christian Hartmann/Reuters
Trois mois après le lancement du mouvement En Marche!, Emmanuel Macron tient ce mardi son premier meeting à Paris organisé dans une salle de 1.800 places. Selon son entourage, pas de déclaration de candidature à attendre ni même de sortie du gouvernement.

A deux jours de l'allocution de François Hollande le 14 juillet, Emmanuel Macron, auquel on prête des ambitions présidentielles, tient ce mardi 12 un premier grand meeting à Paris avec son mouvement En Marche!. Trois mois après le lancement de ce parti "transpartisan" qui reprend ses initiales, le jeune ministre de l'Economie (38 ans) laisse toujours planer le doute sur ses intentions pour 2017, dans une posture de quasi-candidat qui mélange l'habileté et l'ambiguïté.

"Je ne concours pas pour le maillot à pois ou le maillot blanc, ni pour le maillot vert. Quand on fait du vélo, c'est le maillot jaune", a lâché M. Macron en marge d'une visite sur le Tour de France le week-end dernier. Mais pas de déclaration de candidature à attendre toutefois à partir de 20h à la Mutualité, ni même de sortie du gouvernement, assure son entourage: il n'y aura "pas d'annonce personnelle". Exit donc aussi les rumeurs de départ à la mi-juillet évoquées par plusieurs médias.

La méthode et le calendrier restent inchangés: le "diagnostic" et une opération de porte à porte jusqu'à la fin de l'été, les "propositions", en octobre, puis les "questions de personnes", selon un proche du colocataire de Bercy. Organisé dans une salle de 1.800 places qui s'annonce "pleine à craquer" selon les organisateurs, le rassemblement apparaît aussi comme une tentative de relance, alors que la trajectoire ascendante de M. Macron a connu ses premiers "couacs" ces dernières semaines (affaire du "costard", démêlés autour de son ISF...)

"On a beaucoup entendu qu'il était seul, que c'était une aventure solitaire, je pense que ce soir ça va être la démonstration du contraire", souligne Benjamin Griveaux, un ancien strauss-kahnien qui fait désormais partie de la jeune garde de M. Macron. "C'est le premier grand rassemblement des adhérents et soutiens" depuis le lancement du mouvement le 6 avril, le moment de "faire un point d'étape sur les valeurs et les méthodes", poursuit-il. Ce meeting sera aussi l'occasion pour l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, qui n'a pas sa carte au PS, de faire ses armes dans un exercice relativement inédit pour lui.

M. Macron "entre en campagne. Parce qu'il pense que les forces progressistes ont besoin de lui. Macron est utile à tout le monde", a expliqué la semaine dernière le maire PS de Lyon Gérard Collomb, en annonçant d'autres meetings au cours de l'été. Une trentaine de parlementaires sont annoncés, dont le premier cercle: outre M. Collomb, le sénateur François Patriat, les députés Richard Ferrand, Arnaud Leroy, Stéphane Travert et Corinne Erhel, Christophe Castaner, tous socialistes. Des intellectuels et des économistes sont également attendus.

"Il n'y a pas beaucoup de mouvements aujourd'hui qui remplissent la Mutualité, quand je vois que +hé oh la gauche+ (mouvement de soutien à François Hollande animé par Stéphane Le Foll, NDLR) a du mal à rassembler 200 personnes...", moque un macronien. Le positionnement "un pied dedans, un pied dehors" du ministre a toutefois pu désarçonner ses soutiens, dont certains ne poursuivront pas l'aventure "En marche!" s'il s'agit in fine de soutenir le président sortant, François Hollande. Une manoeuvre régulièrement démentie par le ministre de l'Economie, alors qu'a encore surgi ces derniers jours dans la presse l'idée d'un "ticket" Hollande-Macron.

Julien Dray, un proche de François Hollande qui avait favorisé l'éclosion politique d'Emmanuel Macron avant de prendre ses distances, a "pris le pari" mardi matin que le ministre ne serait pas candidat à l'Elysée et qu'il serait au côté du chef de l'Etat en 2017. La "créature" Macron se retourne contre les apprentis sorciers, grince-t-on du côté du Premier ministre Manuel Valls, qui entretient des rapports tendus en coulisses avec son jeune ministre.

"Le président de la République a mis en piste Emmanuel Macron initialement, je pense, pour bloquer Manuel Valls qui était haut dans les sondages", a dit mardi le député vallsiste Philippe Doucet (PS). Manuel Valls "considère que c'est le problème de François Hollande, puisqu'Emmanuel Macron est la créature du président de la République", a-t-il ajouté sur RFI.

 

À LIRE AUSSI

Image
Macron-Ministre-Economie
En Marche ! : Emmanuel Macron en meeting à Paris
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron tiendra ce mardi son premier meeting à Paris, à la Mutualité, avec son mouvement En Marche!. "Pas d'annonce personnelle" au r...
12 juillet 2016 - 09:12
Politique
Image
Christian Eckert, secrétaire d'État auprès du ministre des Finances et des Comptes publics, chargé du Budget.
Macron le "surhomme", Christian Eckert s'explique
Christian Eckert a déclaré jeudi avoir simplement voulu rappeler à Emmanuel Macron le "rôle" de chacun à Bercy, dans son tweet cinglant de la veille. Le secrétaire d'E...
07 juillet 2016 - 17:07
Politique
Image
Entre Johnny Hallyday et Vanessa Paradis, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron était à l'anniversaire de Line Renaud, mercredi 6 juillet 2016 au soir.
Macron en marche pour 2017 ? Adversaires et soutiens s'interrogent, lui fait la fête avec des people
Alors que ses soutiens et adversaires guettent une éventuelle candidature pour 2017, Emmanuel Macron prend du bon temps. Il est ainsi apparu au milieu d'un parterre de...
07 juillet 2016 - 13:44
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.