Eric Coquerel (FI) soutient que le Venezuela "n'est pas une dictature" (et défend la répression des manifestations par la police de Maduro)


Du bon côté du manche? - Deux jours après avoir défendu la répression menée par la police vénézuélienne et le pouvoir de Nicolas Maduro, mercredi 2 sur CNews, Eric Coquerel a récidivé ce vendredi 4 sur France Info. Le député de la France insoumise a réaffirmé lors de la matinale de la radio que le régime chaviste "n'est pas une dictature". Et si celui qui avait jugé le gouvernement Valls "premier responsable" des violences pendant les manifestations contre la loi travail en France a également admis que la répression est "dure", il a surtout attaqué l'"opposition qui n’hésite pas à aller à l’insurrection".
"Il y a eu un vote massif, contrairement à ce qu'on dit, ce n’est pas une dictature au Venezuela", a ainsi estimé le député Insoumis à propos de la nouvelle Assemblée élue dimanche 30 juillet. Un scrutin pourtant émaillé de violences et marqué par le rejet d'une partie de la population vénézuélienne.
"Ce n'est pas d'un côté une dictature (de Maduro, NDLR) et de l'autre le peuple", a martelé Coquerel préférant dénoncer la présence dans les rangs des manifestants de "putschistes" et de partisans de Pinochet, dictateur militaire chilien et anticommuniste responsable de milliers de morts et disparus ainsi que de l'institutionnalisation de la torture comme outil de répression.
Pas une dictature pourtant, en conclut celui qui est l'un des plus proches lieutenants de Jean-Luc Mélenchon. Le même Mélenchon qui dénonçait l'an dernier un "acte de dictature" à propos de l'emploi du 49-3 par Manuel Valls pour faire passer en force la loi Travail (et s'indignait contre les violences policières "téléguidées" par le ministère de l'Intérieur lors des manifestations liées).
Côté chiffres, le pouvoir vénézuélien revendique 42% de participation dimanche (8,1 millions de votants) contre à peine 12% (2,5) pour l'opposition. L'entreprise chargée d'organiser le vote a pour sa part dénoncé une "manipulation" d'un million de voix à propos des résultats annoncés par le gouvernement. Dans un rapport dénonçant l'emploi "systématique" de la torture dans les geôles du régime contre les prisonniers politiques, des ONG ont par ailleurs comptabilisé 4.500 arrestations de contestataires en quatre mois et un total de 120 morts dans les deux camps.
"On va regarder" a balayé Eric Coquerel à propos de la polémique sur la participation, préférant dénoncer une opposition qui "n'hésite pas à agir de manière quasi-insurrectionnelle". Et si le pouvoir "manie la répression peut-être de manière dure" ce n'est qu'en réaction à des manifestants qui "n'hésitent pas à balancer de l'acide sur les policiers et à brûler des militants chavistes" et plus particulièrement les militants "noirs" selon lui. Puis de conclure en pointant du doigt la responsabilité de Donald Trump et de Barack Obama dans la situation actuelle du pays: "je crois qu'en Amérique latine (...) les Etats-Unis n'ont jamais lâché l'idée que (...) c'est leur jardin et qu'ils devaient avoir un contrôle sur les pays comme le Venezuela qui ont des régimes de gauche".
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