Européennes : islamophobe et putschiste, Chalençon lance sa liste "Gilet jaune"

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MM
Publié le 04 mars 2019 - 11:09
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Le Gilet jaune Christophe Chalençon
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©Christophe Chalençon/Facebook
Christophe Chalençon annoncé qu'il lançait sa liste estampillé "Gilet jaune" pour les européennes de mai prochain.
©Christophe Chalençon/Facebook

Le très controversé Christophe Chalençon annoncé qu'il lançait sa liste estampillé "Gilet jaune" pour les européennes de mai prochain. L'homme est néanmoins décrié au sein du mouvement pour ses positions proches de l'extrême droite. 

L'homme est pour le moins controversé, au sein même du mouvement qu'il entend représenter. Le Gilet jaune Christophe Chalençon a annoncé samedi qu'il lançait une liste baptisé "Evolution citoyenne, pour les élections européennes du 26 mai prochain. Cette liste doit être "une bannière de rassemblement sous laquelle nous invitons à se ranger toutes les énergies désireuses de restaurer l'unité et la grandeur de notre peuple", a fait savoir l'intéressé dans un communiqué diffusé via son compte Facebook.

"Mes compagnons et moi annonçons aujourd'hui la création d'une bannière de rassemblement, sous laquelle nous invitons à se ranger toutes les énergies désireuses de restaurer l'unité et la grandeur de notre peuple", a écrit Christophe Chalençon en précisant qu'il sera le "porte-parole" de cette éventuelle liste.

Voir aussi - Gilets jaunes: Christophe Chalençon appelle à une prise du pouvoir par l'armée, "nous allons partir à la guerre civile"

Artisan dans le Vaucluse, l'homme est devenu médiatique en multipliant les interventions en tant que Gilet jaune sur les plateaux de télévision où ses déclarations ont fait de lui une figure controversée du mouvement. Le 23 décembre, au lendemain de l'Acte 6 du mouvement, il avait appelé à une intervention de l'armée pour renverser l'exécutif pour mettre en place "un gouvernement de transition qui va prendre les dispositions pour écouter et entendre le peuple". "Aujourd'hui c'est aux militaires à entrer en jeu pour permettre la mise en place de ce gouvernement de transition (sic)", expliquait-il dans une vidéo. Une action qu'il estime urgente car "début janvier, c'est inévitable, nous allons partir à la guerre civile. C'est inévitable". "Le peuple ne subira plus, ça c'est clair et net (…) si l'un d'entre-nous tombe sous les balles, là c'est la guerre civile", soulignait-il encore.

Christophe Chalençon avait déjà appelé à la prise du pouvoir du général de Villiers, ancien chef d'Etat-major qui avait quitté son poste peu après l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir.

Le Gilet jaune avait également été à l'origine d'une crise diplomatique importante entre Londres et Paris en rencontrant Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoiles et numéro deux du gouvernement italien, alors qu'il participait à l'élaboration d'une première liste gilet jaune baptisé RIC avec notamment Ingrid Levavasseur. Cette rencontre avec le ministre italien avait d'ailleurs été organisé sans en référer à cette dernière qui a depuis jeté l'éponge.

Christophe Chalençon s'est également illustré dans un reportage de l'émission Piazzapulita sur la septième chaîne italienne à la mi-février. Il avait affirmé une npouvelle fois que la France se préparait à la "guerre civile". "Je sais que je risque beaucoup. Je peux me prendre une balle dans la tête à n'importe quel moment. Mais j'irai au bout de mes convictions, parce que s'ils me mettent une balle dans la tête, Macron il sera passé à la guillotine", affirmait-il. Et d'ajouter: "On est arrivé à un tel point de confrontation, que s'ils m'abattent, il est mort aussi. Parce que le peuple il rentre dans l'Elysée et il démonte tout (...) On est plusieurs comme ça. S'ils en touchent un, on a des paramilitaires qui sont prêts à intervenir parce qu'ils veulent aussi faire tomber le pouvoir".

Lire également - Gilets jaunes: Christophe Chalençon et ses "paramilitaires" prêts à "un coup d'Etat"

L'homme a également été décrié au sein des Gilets jaunes dès le début du mouvement, où il s'est fait connaître comme représentant de la contestation dans le Vaucluse, non sans mal. En effet, certains lui reprochaient un discours "proche de l'extrême droite". "Il profite de toutes les réunions pour tenir un discours sectaire. Il dit parler en notre nom à tous mais c'est faux", soulignait un Gilet jaune dans La Provence à la mi-novembre.

Début décembre, France-Soir avait épluché le compte Facebook de l'intéressé et avait pu repérer un certain nombre de post à caractère racistes et islamophobes. "Il est grand temps de purger une bonne fois pour toute ce cancer qui ronge notre République", déclarait-il en légende d'une publication interrogeant sur les liens entre Islam et terrorisme. "A la santé des musulmans extrémistes", écrivait-il en légende du résultat d'une partie de chasse au sanglier. En août 2018, il s'interrogeait sur le fait que le ministre Mounir Mahjoubi puisse être "musulman et homosexuel, sacrée contradiction".

Interrogé au sujet de ces publications sur LCI, Christophe Chalençon avait expliqué avoir été "piraté" alors qu'il s'était mis en avant avec les Gilets jaunes et avait souligné "il y en a certains qui n'étaient pas de moi".

Au sujet de sa remarque sur Mounir Mahjoubi, il avait précisé à Checknews: "J’ai dit qu’il n’était pas compatible d’être musulman et homosexuel en France. Mais du moment où les valeurs de la République passent avant tout, la religion n’est pas un problème".

Enfin, Christophe Chalençon a publié deux billets sur le site d'extrême droite Boulevard Voltaire cofondé par l'actuel maire de Béziers Robert Ménard, élu avec le soutien du Front national.

Voir:

Ingrid Levavasseur dénonce "l'ultra-gauche indigéniste" qui l'aurait insultée

Levavasseur abandonne la liste de "gilets jaunes" RIC sans "renoncer aux européennes"

"Gilets jaunes": Ingrid Levavasseur réclame l'arrêt de "toutes les violences"

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