Face à la vague de suicides de policiers, de la "convivialité" et des "loisirs"
Le directeur de la police nationale a transmis à ses subalternes une note, dévoilée ce jeudi 30, pour lutter contre la vague de suicides dans la profession. Celle-ci recommande de célébrer davantage les réussites et de créer des moments de convivialité, "des temps collectifs de loisirs autour d'un barbecue, d'une sortie sportive ou d'un pique-nique".
Le chiffre des suicides de policiers en 2019 s'annonce catastrophique. Depuis le début de l'année, 31 ont déjà mis fin à leurs jours, alors qu'il n'en a jamais été dénombré plus de 55 (en 2014) et que ce chiffre était tombé à 35 en 2018. Fin avril, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a installé une cellule alerte prévention suicide (Caps) pour "briser la honte, briser le silence" et témoigner de la prise en compte du phénomène par les pouvoirs publics.
Ce jeudi, Franceinfo révèle le contenu d'une note adressée par le directeur de la police nationale aux directeurs de service, visant à prévenir le suicide. Un texte accueilli avec circonspection puisque les mesures proposées apparaissent bien légères par rapport à la gravité et à l'ampleur du problème.
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Le directeur de la police propose de renforcer la "convivialité" dans la profession et invite les cadres à "organiser des temps collectifs de loisirs autour d'un barbecue, d'une sortie sportive ou d'un pique-nique" avec les familles des policiers. Il souhaite également que soit davantage célébrés "les étapes de la vie professionnelle et la reconnaissance du travail accompli".
S'il note que cela "fait partie des urgences" et ne remet pas en cause "la bonne volonté du patron de la police", Yves Lefèvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police FO juge que "ce n'est pas suffisant. (…) Le flic a besoin de retrouver du sens à son métier, il a besoin d'être protégé", a-t-il déclaré.
"Il n'y a pas d'explication à l'heure actuelle. L'administration ne fait pas grand-chose pour étudier le phénomène. On a déjà eu deux plans anti-suicide et on s'apprête quand même à vivre la pire année en la matière", expliquait en avril à France-Soir Thomas Toussaint, secrétaire national de l'Unsa. Et de poursuivre: "C'est multifactoriel et dû à la fois à un manque d'effectifs, de moyens, au suremploi… Ce sont des problématiques qui viennent ensuite s'insérer dans la sphère familiale" et ainsi s'ajouter à d'éventuels problèmes personnels.
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