Flash-ball : le ministère de l'Intérieur refuse un moratoire
Alors que le Défenseur des Droits a annoncé mardi 21 avoir recommandé un moratoire contre l’usage des armes de force intermédiaire comme le Flash-Ball, au vu de la "gravité des lésions" qu'elles peuvent causer, le ministère de l’Intérieur s’est prononcé contre ce moratoire, ce mercredi. "Un moratoire sur les armes intermédiaires serait contre-productif et pourrait avoir des conséquences dangereuses: nous ne pouvons pas (...) nous permettre de désarmer nos forces de l'ordre", a ainsi déclaré le porte-parole du ministère, Pierre-Henry Brandet, cité par Ouest France. Car selon lui, les armes de force intermédiaire permettent d’assurer la protection des policiers et gendarmes tout en limitant le recours des armes à feu.
Néanmoins, "le ministre de l'Intérieur a pris acte de la recommandation du Défenseur des Droits du 16 juillet 2015, concernant l'usage du Flash-Ball lors des manifestations. Ses services l'étudient et y répondront dans le délai légal de deux mois", a déclaré Pierre-Henry Brandet, ajoutant:"le cas échéant, des adaptations de la doctrine d'emploi des armes de force intermédiaire seront adoptées".
Mardi, Jacques Toubon, le Défenseur des Droits, a annoncé avoir recommandé l’interdiction du Flash-Ball lors des manifestations publiques et demandé un moratoire général sur son usage en général.
Car entre 2013 et 2014, Jacques Toubon a été saisi de pas moins de 7 dossiers faisant état de "blessures graves ou infirmité permanente qui seraient causées par un tir de lanceur de balles de défense". Et la semaine dernière, il a été saisi d’un nouveau cas qui a fait grand bruit: celui d’un adolescent de 14 ans qui, alors qu’il s’amusait avec des pétards dans un parc d’Argenteuil, dans le Val-d’Oise, dans la nuit du 13 au 14 juillet, a été gravement blessé par un tir de Flash-Ball par la police, au niveau des testicules. En parallèle, le parquet de Pontoise a confié les investigations à l'IGPN afin d’identifier les agents responsables.
La police des police s'était d'ailleurs elle-même prononcée en mai en défaveur du Flash-Ball, jugeant l'arme trop "obsolète" et imprécise.
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