FN : Jean-Marie Le Pen entendu pendant trois heures par le bureau exécutif
Jean-Marie Le Pen a été entendu pendant trois heures jeudi 20 par le bureau exécutif du Front national, qui l'avait convoqué pour qu'il s'explique sur un certains nombre de déclarations publiques, afin de prendre éventuellement des sanctions contre lui.
Pendant cette audition, "j'ai donné toutes les explications à ceux qui n'avaient pas toujours bien compris ce qui se disait ou se rapportait", a-t-il déclaré aux journalistes, détendu et souriant, à la sortie de la réunion.
Le président d'honneur du FN, qu'il a fondé en 1972, a lancé un appel à l'apaisement dans le conflit qui l'oppose à l'actuelle présidente, sa fille Marine: "J'ai exprimé le souhait que cet épisode un petit peu polémique soit une étape vers la réunification active du Front national. C'est mon souhait, je l'ai exprimé".
Quant aux sanctions qui pourraient être décidées contre lui –le parti n'avait annoncé aucune décision dans l'immédiat, ce jeudi en début de soirée–, Jean-Marie Le Pen a estimé que "c'est à l'organisation elle-même, qui a pris l'initiative d'un certain nombre de poursuites, de donner un signal de pacification". Face aux dirigeants actuels du FN, "je suis un homme seul, pratiquement", a-t-il ajouté.
Ni Marine Le Pen, ni son numéro-2 Florian Philippot n'assistaient à cette réunion du bureau exécutif à laquelle était convoqué Jean-Marie Le Pen, et au cours de laquelle il s'est expliqué non devant des "juges" mais devant des "compagnons de combat", a-t-il dit.
L'un de ses proches, Bruno Gollnisch, qui l'accompagnait, a précisé que "beaucoup de points ont été soulevés, dont ils (les membres du bureau exécutif, NDLR) se rendent bien compte que cela nécessite de leur part des réponses particulièrement argumentées. Il y a eu des moments assez vifs, bien sûr, mais sinon ça s'est passé correctement".
Marine Le Pen et les dirigeants du FN reprochent à Jean-Marie Le Pen, 87 ans, ses déclarations, ces dernières semaines, susceptibles de donner une mauvaise image du parti dont il est toujours le président d'honneur: outre ses propos réitérés sur les chambres à gaz "détail de l'histoire" ou sur le maréchal Pétain, ses critiques contre les ténors du parti, Marine Le Pen dont il a dit avoir "honte" qu'elle porte son nom, Florian Philippot ou Marion Maréchal-Le Pen.
Par deux fois, récemment, la justice a donné raison à Jean-Marie Le Pen contre la direction du parti: début juillet lorsqu'il a contesté sa suspension comme adhérent (le FN a fait appel de la décision), puis fin juillet quand il a obtenu la suspension du congrès du FN par correspondance, lequel devait supprimer son poste de président d'honneur.
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