François Bayrou sur 2017 : "si c'est Alain Juppé, je le soutiendrai"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 03 mars 2016 - 10:31
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François Bayrou.
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© Stephane Allaman/Sipa
Pour François Bayrou, l'alternance "est inéluctable".
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François Bayrou était ce jeudi matin l'invité de RMC-BFMTV. Le président du MoDem s'est notamment exprimé sur Alain Juppé, qu'il soutiendra s'il se présente en 2017, la loi Travail, le déficit de l'Unedic ainsi que la situation des migrants en Europe et celle des agriculteurs.

L'alternance

"Elle est inéluctable. La question c'est quelle est la forme de cette alternance, toutes ne se valent pas mais la situation du gouvernement est devenue telle qu'il est invraisemblable qu'il puisse y avoir un redressement électoral".

"Les choix qui ont été faits et ceux qui n'ont pas été faits, les contradictions internes au pouvoir , l'absence de ligne ou l'incertitude de ligne et la division entre les deux gauches..."

"La fonction de président de la République c'est de fixer un cap. (...) Je pense qu'il a exercé sa fonction comme si c'était une fonction de responsable politique à l'intérieur d'un parti (...).  Il faut se fixer au-delà et avoir avec le peuple un dialogue direct".

 

La loi Travail

"Je ne sais pas ce qu'il y a à l'intérieur et vous non plus".  "On a eu une fuite de texte avant qu'il passe devant le Conseil des ministres".  

"Si vous entendez les organisations syndicales, il doit être changé du tout au tout". "Il y a des points que je crois nécessaires: à l'intérieur de l'entreprise, celui qui créé l'emploi ne doit pas en être dissuadé car il craint de ne pas pouvoir mettre fin au contrat de travail". "En France, on institutionnalise une forme de précarité". "Si les entreprises, les associations (...) avaient sur ce point un code pour savoir de quelle manière on interrompt un contrat de travail..." . "Ce point est un point important qu'il faut écrire avec beaucoup de soins".  

"Je suis depuis très longtemps favorable ou défenseur d'un CDI à droit progressive". "C'est ce qu'a fait Matteo Renzi en Italie". "Je trouve que le gouvernement ne s'en inspire pas assez".

"Je suis en désaccord avec l'idée qu'il faut moins payer les heures supplémentaires. C'est un effort que le salarié fait sur sa vie personnelle et c'est normal qu'il soit mieux payé". "Les heures supplémentaires commencent à la 36ème heure".

"C'est très important de réécrire tout ça".  "Je crois que c'est très mal parti". "Je ne crois pas qu'il va y avoir un accord avec les organisations syndicales".

"Je pense qu'on va aboutir à une impasse qui va révéler des fragilités au sein du gouvernement qui peuvent entrainer des conséquences très importantes".

"Le gouvernement est formé depuis trois semaines et hier il a fallu qu'il y ait un appel solennel du président de la République à la solidarité du gouvernement". "Cette manière de gouverner, elle n'est plus possible pour un pays comme la France". "La responsabilité, c'est celle du président de la République". "

Que Manuel Valls se pose la question de partir c'est plausible".

 

Emmanuel Macron en 2017

"On est loin de la situation".  

"Je ne sais pas exactement quels sont ses choix".

"Moi je soutiens la proposition qu'Alain Juppé fait à la France".

 

La Cour des comptes a tiré le signal d'alarme sur le déficit de l'Unedic

"Ce trou là deviendra impossible à supporter".

"On peut le regarder du côté négatif avec le bâton mais aussi avec un aspect incitatif".

"Lorsque vous êtes au chômage, que vous avez un certains nombre d'aides importantes et que vous vous rendez compte que retrouver de l'emploi ça va vous faire perdre ces aides, à ce moment là vous êtes dissuadé de retrouver de l'emploi. On devrait avoir un mécanisme qui permette pendant un certain temps de cumuler des avantages qu'on peut avoir pendant la terrible situation d'être privé d'emploi".

"Quand on retrouve un travail on doit être plus soutenu que dans une situation de précarité (...) il doit y avoir un plus". "Aujourd'hui c'est plutôt le contraire".

 

L'Europe et les migrants

"La situation dans laquelle on laisse la Grèce est honteuse". "Est-ce qu'on les aide seulement en donnant de l'argent ou en allant partager avec eux cette charge si lourde des réfugiés?"

"Regardez ce qui se passe à Calais: est-ce qu'il est normal que la France fasse tout le travail de la Grande-Bretagne?". "Je trouve tout à fait anormal les accords qui ont fait que nous avons accepté que la frontière soit chez nous".

"Qu'ils sortent ou pas (de l'Europe, NDLR) il faut que nous décidions les Britanniques à prendre leur part de la surveillance de la frontière". "De même qu'il est anormal que nous ayons des bidonvilles tragiques sur notre sol".

 

Les logements en dur installés à Calais

"Ce n'est pas suffisant. La France ne peut pas laisser la situation comme elle l'est. La France se doit à elle même (...), les principes que nous affichons doivent nous conduire à avoir sur notre sol des situations seulement humainement acceptables".

 

Les agriculteurs

"La fin des quotas laitiers, c'est depuis les années 2000 (...), les gouvernements successifs ont accepté le principe de dérégulation".

"La production agricole n'est pas une production comme les autres, les règles du marché strict ne peuvent pas s'appliquer à elle".

"Il n'est pas possible d'avoir une situation de l'agriculture totalement abandonnée au marché".  

"Nous avons des impératifs: produire, maintenir de la qualité et permettre aux exploitations de vivre dans notre pays".

"Il faut une traçabilité des produits agricoles, ce n'est pas le cas suffisamment. On doit afficher la provenance des produits, il faut des labels sérieux, il faut que le producteur puisse faire valoir la qualité de son travail". 

 

Le vice-président du MoDem Jean Lassalle a dit: "Je ne vois pas Bayrou gagner en 2017".

"Ce que Jean Lassalle refuse c'est qu'on puisse rechercher une entente avec quelqu'un qui n'est pas de notre étiquette".

"Si je compte bien, dans les sept derniers jours, il y a eu sept nouvelles candidatures à la présidentielle". "Si vous regardez toutes les organisations politiques, ce qui les tue c'est la division en leur sein". "J'ai toujours essayé de rassembler".

"J'ai dit, s'agissant d'Alain Juppé il y a une possibilité de faire des rassemblements nouveaux. On ne peut pas continuer tous les jours à avoir une candidature nouvelle". "Si c'est Alain Juppé je le soutiendrai".

"La prochaine majorité doit être plus large, plus fédératrice". 

 

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