François Fillon : "Je ne m'excuse pas d'avoir des valeurs"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 23 novembre 2016 - 10:09
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©Patrick Kovarik/Pool/Reuters
"On ne devient pas numéro un en naissant", a déclaré François Fillon, assurant n'avoir "jamais eu la grosse tête".
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François Fillon était l'invité d'Europe 1 ce mercredi matin. Arrivé largement tête au premier tour de la primaire de droite, le député de Paris a vigoureusement défendu son programme économique "radical" et ses valeurs réputées "conservatrices", assurant qu'il arriverait tout à fait à concilier ses convictions catholiques personnelles avec l'exercice du pouvoir.

Il y a quelques temps, vous étiez "Monsieur Nobody", aujourd'hui on vous appelle "Monsieur Tradi"

"De qui on parle? D'un petit microcosme qui croit qu'il a la vérité sur tous les sujets et qu'il représente tous les Français? Je ne pense pas qu'il y ait 44% des Français qui ont voté pour moi qui se reconnaissent dans la définition que vous venez de faire".

"Je ne m'excuse pas d'avoir des valeurs, je crois en la famille, en l'autorité de l'Etat...".

"Ce sont des valeurs qui font rire à l'intérieur du  périphérique mais qui ont leur place dans le coeur des Français".

 

Votre position sur l'IVG

"Dans mon livre je dis que l'IVG est un droit pour les femmes et que personne ne reviendra dessus".

"Cela fait 30 ans que je suis parlementaire, je n'ai jamais remis en cause l'IVG , j'ai au contraire voté tous les textes qui permettraient son accès pour les femmes".

 

Arriverez-vous à concilier vos convictions personnelles avec l'exercice du pouvoir?

"Je l'ai déjà fait. J'ai été Premier ministre pendant cinq ans et au gouvernement pendant près de dix ans".

"Pour moi la France est un pays laïc, qui a réussi le compromis laïc, et je défendrai toujours la laïcité".

 

La loi Taubira

"L'adoption plénière sera une adoption simple".

"Il ne s'agit pas d'interdire l'adoption à qui que ce soit mais de permettre aux enfants de connaître leur filiation (...). Dans la plupart des pays européens, c'est un droit. Je veux qu'on mette ce droit en place dans la législation française".

 

Les affiches de préventions contre le sida qui choquent les associations catholiques

"Je comprends qu'il y ait des maires et des familles qui soient choqués mais le plus important c'est la lutte contre le sida".

 

L'islam

"Je pense qu'il y a un mouvement de montée de l'intégrisme au sein de la communauté musulmane. il faut combattre cet intégrisme. il faut donner aux musulmans français toutes les armes et tous les moyens pour qu'ils rejettent eux-mêmes les intégristes (...).  il faut interdire les financements étrangers et les mouvements qui se réclament des salafistes et des Frères musulmans qui ont une doctrine contre les valeurs de la République".

 

Vous avez le soutien des activistes de Sens Commun

"J'ai un programme qui n'a pas varié depuis près de deux ans".

"Sens Commun a choisi de me soutenir quelques jours avant le premier tour de la primaire, je n'ai pas changé mon programme pour autant (...). Je pense qu'il faut redresser notre pays, pour cela il faut un programme radical et cohérent et si on commence à négocier ce programme avec les uns et les autres, on fait de la politique politicienne".

 

Vous êtes un grand admirateur de Margaret Thatcher mais elle a fait du mal à l'économie britannique

"Elle a fait redémarré l'économie britannique".

"Entendre des choses pareilles sur une radio sérieuse comme Europe1, ça me met en colère".

"Elle a inversé la tendance (...), remis les syndicats à leur place".

"Aujourd'hui les Britanniques profitent du travail réalisé par Madame Thatcher".

 "Je préfère qu'on me compare à Thatcher, Churchill (...) plutôt qu'à Hollande qui n'a rien fait".

 

Vous voulez augmenter la TVA de 16 milliards d'euros, critique Alain Juppé

"Pourquoi j'augmente la TVA? Pour baisser les charges salariales (...). Je veux que les Français aient plus de pouvoir d'achat (...),  je veux améliorer la politique familiale".

"Ca s'appelle la TVA sociale (...) Nous l'avons fait voter en quand Alain Juppé était dans mon gouvernement sous l'autorité de Nicolas Sarkozy et il n'avait rien dit à l'époque".

 

La suppression de 500.000 fonctionnaires

"Il y a 5 millions et demi de fonctionnaires aujourd'hui en France. Il y a un million de fonctionnaires de plus que depuis 1995 (...). Je propose de réduire l'effectif de 1,6% par an".

"Si les collectivités locales ont moins d'argent, elles devront réduire des effectifs".

"Cela ne vous pose aucun problème de savoir que vos enfants vont devoir payer la facture des salaries des fonctionnaires de cette année?"

 

Votre relation avec Vladimir Poutine

"J'ai travaillé avec Poutine quand j'étais Premier ministre et ai obtenu beaucoup d'accords bénéfiques pour la France (...). Ce n'est pas mon ami".

"La  question de Poutine n'a aucun intérêt. Quel que soit le dirigeant, la Russie est le plus grand pays du monde en terme de surface (...) avec des armes nucléaires et dangereux car il n'a jamais connu la démocratie (..)". "Est-ce qu'il faut pousser la Russie vers l'Asie?"

"Je suis convaincu que la Russie n'est pas foncièrement un ennemi de l'Europe". 

 

On vous accuse de ne jamais avoir su dire à "non" à Nicolas Sarkozy

"Qu'est-ce que vous vous en savez?"

"Quand on est Premier ministre on mène la politique du président, pas celle du Premier ministre".

"Alain Juppé n'a jamais été un numéro un non plus".

"On ne devient pas numéro un en naissant".

 

Quel sera votre premier déplacement international si  vous devenez président?

"En Allemagne car la question fondamentale aujourd'hui c'est: +comment faire redémarrer l'Europe+".

 

Alain Juppé a dénoncé vos soutiens d'extrême droite

"Je reçois surtout des soutiens du centre en ce moment".

"C'est une attaque inutile, politicienne, qui n'a pas de sens".

"Je présente mon programme aux Français et ne tombe pas dans ces attaques qui ne sont pas dignes de l'enjeu de la primaire".

"François Bayrou, j'ai toujours eu des bonnes relations avec lui, on se parle de façon très régulière.

"Je discute avec tous ceux qui nous permettront de mettre l'alternance en marche et surtout de changer le pays".

 

Si vous gagnez la primaire, que direz-vous pour battre Marine Le Pen?

"Je dirai aux socialistes qu'il faut qu'ils choisissent entre mon programme, républicain, pas facile à mettre en oeuvre, j'en ai conscience, ou celui de Marine Le Pen".

 

Valérie Pecresse a soutenu Alain Juppé, l'accepterez-vous dans votre gouvernement?

"Tous les talents seront les bienvenus (...) à condition d'adhérer au programme que je propose".

 

Dans votre livre, vous disiez que la France pourrait se passer de Premier ministre

"Je disais qu'on pourrait se passer de Premier ministre si on transforme notre régime en régime présidentiel (...). Aujourd'hui je pense qu'on a d'autres chats à fouetter que de changer la Constitution".

"Je ne pense pas à ça en ce moment mais à gagner la primaire".

 

Le protectionnisme

"Le protectionnisme a toujours conduit dans l'histoire de nos civilisations à des catastrophes".

"Mais je veux qu'on mette un terme à la politique de détachement qui a fait des ravages dans beaucoup de pays européens".

 

Vous engagez-vous pour un ou deux mandats?

"Je m'engage pour un mandat".

 

Si vous gagnez, qu'est ce que vous faites lundi prochain?

"Je vous dirai ça lundi, je n'ai jamais eu la grosse tête et je ne vais pas l'avoir maintenant".

"Je sais qu'une élection n'est jamais jouée tant que le dernier bulletin n'est pas dépouillé".

"Si je perds, je fais autre chose (...). je ne suis candidat à aucun autre mandat".

"Je pense que sont les Français qui ont la décision entre leurs mains, ni vous ni moi". 

 

 

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