François Fillon, officiellement investi, promet de rester fidèle à son programme
Devant le Conseil national de son parti réuni à la Mutualité en présence de plus de 2.500 personnes, selon les organisateurs, François Fillon s'est montré déterminé à ne "pas changer" son projet, qualifié de "brutal" par ses adversaires de gauche. Et de son camp, d'où fusent également des critiques, il attend de la "discipline".
Les principaux élus LR étaient présents, Gérard Larcher, président du Sénat, Edouard Balladur et Jean-Pierre Raffarin, anciens Premiers ministres, Luc Chatel, président du CN, Bernard Accoyer, secrétaire général de LR, Laurent Wauquiez, vice-président du parti, Christian Jacob, patron des députés LR, Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet ou encore Brice Hortefeux. "Je ne vais pas changer ce que je crois et ce que je veux en fonction des vapeurs des uns et des injonctions du microcosme. Il y a deux mois, je n’étais pas son candidat favori. Je n’ai pas l’intention de le devenir", a prévenu M. Fillon, qui prône "la révolution de bon sens".
"Ce projet, je vais l’expliquer, je vais le préciser, l’enrichir de vos meilleures idées, mais pas de zigzags, pas de camomille. Je m’appelle François Fillon, pas François Hollande", a prévenu M. Fillon, qui a toutefois déjà dû modifier son projet de réforme de l'assurance maladie, face aux critiques. Le député de Paris a déclenché les applaudissements de l'assistance en réaffirmant avec force qu'il n'abrogerait pas la loi sur l'interdiction du cumul des mandats, malgré la bronca d'élus de sa propre famille politique, tels Laurent Wauquiez, Christian Jacob ou Jean-François Copé (absent).
"Comment nos concitoyens pourraient-ils comprendre que nous nous occupions de nous-mêmes au lieu de nous occuper d’eux?", a-t-il demandé. "Ce serait un bien mauvais début de mandat, pour moi comme pour tous les parlementaires de notre majorité".
S'il est élu en mai prochain, il ne rétablira pas non plus la défiscalisation des heures supplémentaires, réclamée par des membres de son camp, l'une des mesures phares du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dont il fut le seul Premier ministre.
"Si on réintroduit la défiscalisation des heures supplémentaires, alors l’intérêt de négocier un allongement de la durée du travail disparaît: pour les salariés et même les entreprises, il vaudra bien mieux rester aux 35 heures et bénéficier des avantages fiscaux et sociaux dès la 36e heure", a-t-il expliqué. "Il m’arrive d’entendre certains à droite utiliser les mêmes mots que la gauche... Que ma victoire ait pu décevoir certains je puis le concevoir, mais j’attends de mon parti de la responsabilité et de la discipline", a-t-il lancé.
Peu auparavant, M. Wauquiez, très applaudi, lui avait lancé: "Tu n'as pas besoin de clones", mais de soutiens aux "convictions fortes". M. Fillon a également promis d'œuvrer pour la parité parce qu'il ne veut "pas d'un parti misogyne", alors que seules 36% de femmes ont été investies pour les prochaines législatives, en progression toutefois de onze points par rapport à 2012.
Des ténors LR avaient pris la parole avant lui, plusieurs en profitant pour vivement critiquer Emmanuel Macron, adversaire de M. Fillon à la présidentielle, "co-responsable" et "mauvais génie" du "matraquage fiscal" (Bruno Retailleau, Valérie Pécresse), "fils parricide de Hollande" (Jean-Pierre Raffarin), qui "conduit une opération de marketing politique mensongère (Bernard Accoyer). Le nom de Nicolas Sarkozy, éliminé dès le premier tour de la primaire, le 20 novembre dernier, prononcé à plusieurs reprises par différentes personnalités, a été particulièrement applaudi par l'assistance.
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