François Hollande persiste et signe, "ça va mieux pour la France"
François Hollande l'a de nouveau clamé haut et fort sur Europe 1 (notre direct à lire ICI), "ça va mieux pour la France", prenant à contre-pied le scepticisme des Français et envisage une nouvelle fois des baisses d'impôts en 2017.
"Quand j’ai eu cette formule, ce n’est pas pour dire tout va bien", a tempéré le chef de l'Etat à moins d'un an de la présidentielle. Mais "ça va effectivement mieux pour la France. Ce n’est pas un propos de circonstance, ou de campagne. C’est une réalité", a-t-il enchaîné alors que cette formule, devenue un mantra, est brocardée à droite comme à gauche.
François Hollande a fait valoir le redressement des indicateurs économiques: la croissance qui "va mieux", les déficits publics à 3,5% en 2015 et qui seront "à moins de 3% en 2017", l'"investissement qui repart", la compétitivité de l'économie, les "créations nettes d'emplois" ou la "progression du pouvoir d'achat".
Il s'est posé, sans "se comparer", en héritier de l'ex-Chancelier allemand Gerhard Schröder qui avait réformé de fond en comble le marché du travail au tournant des années 2002 et 2003 avant d'être battu d'une courte tête par Angela Merkel. "Je préfère qu'on garde de moi l'image d'un président de la République qui a fait des réformes, même impopulaires, plutôt que d'un président qui n'aurait rien fait", a-t-il affirmé.
Le président l'affirme désormais: il entend incarner une "social-démocratie à la française".
Des baisses d'impôts pour les ménages ? "Oui, à la condition que nous ayons des marges de manoeuvre. Nous verrons à l’été", a-t-il répété, se défendant de "multiplier les cadeaux" aux agriculteurs, aux fonctionnaires ou aux forces de sécurité.
Les ménages, a-t-il encore souligné, doivent bénéficier tout comme les entreprises de la "redistribution" des fruits de la reprise. "Si la croissance se confirme, il y aura un geste pour les ménages. Nous allons attendre le mois de juillet pour voir ce que nous pourrons faire", a-t-il précisé.
François Hollande a cependant marqué sa différence avec la droite, repoussant l'idée d'un allègement de l'ISF ou l'augmentation de la TVA qui, selon lui, ne serait "pas juste".
Interrogé sur le chômage dont il a fait la condition d'une nouvelle candidature, François Hollande a reconnu qu'il "serait téméraire et prétentieux" de s'engager à le réduire "massivement". "La bataille n'est pas gagnée", "je me bats tous les jours", a-t-il insisté.
François Hollande a aussi de nouveau rappelé à l'ordre son ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui serait tenté de se lancer dans la course pour la présidentielle de 2017. Il "peut développer ses idées" mais dans le cadre de la "solidarité gouvernementale", a-t-il averti.
Le chef de l'Etat s'exprimait à l'aube d'une nouvelle semaine de grèves et de manifestations, notamment contre le projet de loi travail, adopté au forceps en première lecture à l'Assemblée nationale au prix du recours à l'arme constitutionnelle du 49-3.
S'il se défend d'être entré en campagne électorale, François Hollande pense manifestement beaucoup à cette échéance en vantant son bilan et en multipliant les signes à l'adresse de l'électorat traditionnel de la gauche et du PS.
Le 3 mai, pour les 80 ans du Front populaire, il avait ainsi prononcé un discours aux accents de campagne présidentielle, résumant son projet politique d'une phrase: "moderniser, protéger et permettre à la France d'aller mieux tout en restant elle-même".
A une courte majorité (51%), les Français estiment que "ça va mieux" pour leur situation personnelle même s'ils sont une majorité écrasante (86%) à juger que ça ne va pas mieux pour "les Français" dans leur ensemble.
A l'issue de cette émission, François Hollande devait se rendre encore mardi matin au Grand-Quevilly (Seine-Maritime) pour y visiter un centre de recherche et développement et de production d'un laboratoire pharmaceutique et faire valoir une nouvelle fois ses réformes économiques.
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