François Hollande : premier président à Futuna
Après Wallis, François Hollande est arrivé ce lundi 22 à Futuna pour une première visite présidentielle sur cette petite île volcanique du Pacifique sud. "Aujourd'hui, nous savons que nous sommes Français", s'est réjoui un dignitaire local à l'arrivée du chef de l'Etat dans ce "territoire le plus lointain de l'hexagone", où l'a accueilli une vibrante Marseillaise entonnée par des enfants en tenue traditionnelle de fibres de coco ocre.
"Vous êtes attachés à la République, vous l'avez voulu. Vous êtes l'expression aussi de la diversité française", a souligné François Hollande, lors d'une cérémonie du Kava, du nom d'un breuvage sacré à base de racines et de branches de poivrier broyées, diluées et malaxées. Dans son discours, il a répondu à des attentes locales très fortes en annonçant la création d'un distributeur de billets de banque - inexistant sur l'île jusqu'à présent - ainsi que de nouvelles dessertes aériennes et maritimes et l'installation d'un centre de dialyse.
Auparavant, François Hollande avait fait escale à Wallis, 37 ans après la précédente visite d'un chef d'Etat, Valéry Giscard d'Estaing. Perdues dans le Pacifique sud, les îles de "Wallis et Futuna sont loin de la France par la distance mais proches de la France par le coeur", a lancé le ministre de la Justice coutumier de ce territoire d'outre-mer, Mikaele Tauhavili.
A Wallis, François Hollande était l'hôte de la chefferie du royaume d'Uvéa, l'un des trois royaumes coutumiers que compte l'archipel. Assis sous l'auvent du palais royal, un vaste pavillon de briques noires, le chef de l'Etat, ceint d'une couronne de fleurs, a assisté pendant plus d'une heure à un rituel très haut en couleur qui s'est achevé par la dégustation d'une coupe de Kava taillée dans une noix de coco.
Pour l'occasion, une trentaine de porcs avaient été abattus puis alignés face à lui, mi-cuits et pattes en l'air, sur une pelouse, le plus gros lui étant offert symboliquement. Tout autour: de solides guerriers, porteurs de lances d'apparat et vêtus de pagnes en fibres de coco ornés de motifs géométriques ocre ainsi que des centaines de dignitaires locaux et de Wallisiens.
Un peu plus tard, devant l'Assemblée territoriale, François Hollande a multiplié les promesses: davantage de crédits pour la santé, l'installation d'un scanner, un prix de l'électricité, aujourd'hui cinq fois supérieur à celui de la Métropole, ramené progressivement au même niveau d'ici à 2020, une nouvelle liaison aérienne...
En campagne, le candidat Hollande avait promis de visiter les onze territoires d'outre-mer habités. "Mission" accomplie, s'est-il félicité devant les élus de l'île. Wallis puis Futuna étaient les premières étapes d'un périple de plus de 45.000 kilomètres qui devait conduire ensuite le président en Polynésie française, une visite plus "sensible" politiquement, selon ses propres mots.
Il s'agira alors, selon l'Elysée, au-delà de l'accueil avec forces colliers de fleurs et danses traditionnelles, de "solenniser une relation avec la République un peu abîmée et froissée" lors du précédent quinquennat. Avec un "enjeu principal": l'indemnisation des victimes des 193 essais nucléaires que la France a conduits de 1966 à 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. "Où ma parole sera la plus attendue, ce sera sur les réparations, les indemnisations liées aux essais nucléaires", a confirmé François Hollande.
Seuls une vingtaine de dossiers sur un millier ont fait l'objet d'une indemnisation, relève l'Elysée. François Hollande devrait ainsi apporter une "réponse politique" aux Polynésiens qui considèrent que ces essais sont la cause de nombreux cancers dans l'archipel.
Il devrait être aussi question de la "dette nucléaire", également surnommée "le milliard Chirac" (aujourd'hui 150 millions d'euros), une rente annuelle accordée par l'Etat à la fin des essais en 1996 mais dont le montant a été réduit à plusieurs reprises. Les élus polynésiens souhaitent qu'elle soit pérennisée.
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