Gilets jaunes- Aucun mort dû à la police ? Macron oublie Zineb Redouane
Emmanuel Macron a déclaré ce lundi 28 qu'aucune des 11 personnes mortes en marge des manifestations de gilets jaunes n'a été victime des forces de l'ordre. Une déclaration qui semble exclure leur responsabilité dans le cas de Zineb Redouane, octogénaire morte à Marseille après avoir reçu une grenade au visage.
Emmanuel Macron a apporté ce lundi son soutien aux forces de l'ordre pour leur gestion de la crise des gilets jaunes. Alors que les manifestants dénoncent régulièrement des violences policières, le président de la République a déclaré qu'aucune des "11 personnes" qui ont perdu la vie n'a été "victime des forces de l'ordre". Une affirmation un peu rapide de la part du président de la République qui oublie ici le gros doute concernant le décès d'une octogénaire marseillaise, le 1er décembre.
Emmanuel Macron semble pourtant bien inclure ce drame qui dénote dans la liste des incidents mortels liés au mouvement. Depuis le 17 novembre, 10 personnes ont été tuées en France en marge d'actions des gilets jaunes, presque toutes dans des accidents de la route s'étant produits à proximité de barrages. Il est possible d'arriver à 11 victimes en tenant compte du décès survenu en Belgique début janvier.
Zineb Redouane est la quatrième victime, morte après avoir été blessée dans son appartement de la cité phocéenne. Elle aurait en effet reçu une grenade lacrymogène alors qu'elle fermait sa fenêtre pour se protéger des gaz lors d'une manifestation marseillaise. Transportée à l'hôpital pour subir une intervention chirurgicale, elle a succombé à un "choc opératoire".
Voir: Gilets jaunes à Marseille - une femme de 80 ans meurt en marge des incidents
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame et l'éventuelle responsabilité des forces de l'ordre. Il semble en effet peu probable qu'une grenade ait pu atteindre le quatrième étage de l'immeuble autrement que tirée par un lanceur dont sont équipés policiers et gendarmes. Selon une témoin interrogée par Libération, Zineb Redouane aurait eu le temps de dire à ses proches avoir été "visée" par des policiers.
L'enquête devra également établir plus précisément les causes de la mort. S'agissant d'une personne âgée à la santé fragile, des doutes subsistent sur le lien direct entre le choc et le décès ou l'existence de causes multiples.
Si la présomption d'innocence et l'absence de certains éléments interdisent d'affirmer que Zineb Redouane a été tuée par les forces de l'ordre, Emmanuel Macron s'avance donc en affirmant qu'aucune des 11 personnes mortes en marge de ces évènements n'a été "victime des forces de l'ordre".
Lire aussi:
Gilet jaune dans le coma à Bordeaux: une enquête de l'IGPN ouverte
Gilets jaunes: décès sur un barrage à Perpignan, 10e morts depuis le début du mouvement
Lanceur de balles de défense: plainte d'un "gilet jaune" à Caen
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.