"Gilets jaunes" : cartographie d'une France en colère

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La rédaction de France-Soir
Publié le 23 novembre 2018 - 14:42
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Un manifestant "gilet jaune", le 18 novembre 2018 à Saint-Herblain, près de Nantes
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© SEBASTIEN SALOM GOMIS / AFP
Les gilets jaunes des villes et ceux de la "diagonale du vide" n'auraient pas les mêmes revendications.
© SEBASTIEN SALOM GOMIS / AFP
Selon le géographe Hervé Le Bras, les gilets jaunes sont très mobilisés dans la "diagonale du vide", une zone géographique en demande de services publics, tandis que les zones périurbaines sont plus en demande d'une baisse des impôts.

Qui sont les "gilets jaunes"? Alors que le mouvement dure depuis près d'une semaine, il est encore difficile de définir son identité ou même ses revendications. De nombreux sujets relevant du pouvoir d'achat, des impôts ou des services publics se sont greffés à la contestation initiale sur les prix de l'essence.

Pour tenter de donner un éclairage, le géographe Hervé Le Bras, directeur d'études à l'EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales), s'est penché sur l'aspect géographique de la mobilisation et a livré ses conclusions à L'Obs. Selon lui, la mobilisation (en fonction de la population) est plus importante dans la "diagonale du vide", une bande s'étalant des Ardennes aux Pyrénées particulièrement peu peuplée.

Voir: "Gilets jaunes": Macron s'efforce de reprendre l'initiative à la veille de la manifestation parisienne

Il en tire deux conclusions, la première étant qu'on ne peut résumer les "gilets jaunes" à l'électorat de droite ou d'extrême droite. "Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des membres du RN qui ont porté le gilet jaune mais ce n’est pas du tout la géographie de l’électorat RN".

Pour Hervé Le Bras, cela montre aussi la différence de revendications qui peut exister au sein du même mouvement. Les habitants de ces zones désertées sont en demande de plus de service public, ce qui suggère plus d'impôts. "Il y a moins de riches dans la diagonale du vide mais il y a aussi moins de pauvres", note le géographe. Ce n'est donc pas le prix de l'essence qui y motive le plus les "gilets jaunes".

A l'inverse, dans les zones urbaines et périurbaines: "Ces gens ne sont pas pauvres mais sont dans des situations très fragiles. Quand un paramètre comme le prix du carburant change, ils n’ont plus de réserve", note Hervé Le Bras. Une différence de besoin qui peut expliquer les revendications hétérogènes du mouvement.

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