Gilets jaunes : Christophe Castaner décore des policiers soupçonnés de violences

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La rédaction de France-Soir
Publié le 18 juillet 2019 - 19:14
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Christophe Castaner à l'Elysée, le 3 jullet 2019
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© ludovic MARIN / AFP
Christophe Castaner a récompensé des policiers accusés de violences lors de manifestations de Gilets jaunes.
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Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a décoré des policiers de la médaille de la sécurité intérieure le 16 juin dernier. Certains d'entre eux sont actuellement poursuivis pour des violences présumées lors de manifestations de Gilets jaunes.

Une décoration récompensant le mérite des services de police a-t-elle été utilisée à mauvais escient par le ministre de l'Intérieur? C'est en tout cas ce qu'a affirmé le site d'investigation Mediapart mercredi 17.

Le 16 juin dernier, Christophe Castaner a remis la médaille de la sécurité intérieure à des policiers pour leur "engagement exceptionnel dans le cadre des Gilets jaunes".

Cette récompense est généralement décernée entre le 1er janvier et le 14 juillet. Cette année, les médailles ont été exceptionnellement décernées à des policiers impliqués dans le maintien de l'ordre dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes qui a nécessité un investissement très important au sein des forces de l'ordre françaises durant de longs mois.

A voir aussi: Des Gilets jaunes ont-ils été parqués dans un entrepôt le 14 juillet? (vidéo)

Créée en 2012, cette médaille est censée récompenser les policiers aux "services particulièrement honorables", à l'"engagement exceptionnel", ou "des actions revêtant un éclat particulier".

Pourtant certains policiers récompensés sont actuellement poursuivis. S'ils sont bien entendu présumés innocents, certains d'entre eux sont accusés de faits de violences lors des manifestations de Gilets jaunes.

Médaillé, un capitaine a ainsi été auditionné dans le cadre de l'enquête sur la mort de l'octogénaire Zineb Redouane, décédée en décembre dernier à Marseille après un tir de grenade lacrymogène.

Un CRS a lui aussi été honoré en juin dernier. Il fait partie des hommes accusés d'avoir matraqué des manifestants dans un Burger King parisien.

L'homme chargé des opérations de maintien de l'ordre à Nice le jour où Geneviève Legay a été blessée fait aussi partie de cette promotion exceptionnelle.

Ce jeudi, le ministère de l'Intérieur a répondu à la polémique par voie de communiqué. Si les policiers étaient venus à être condamnés la médaille de la sécurité intérieure leur sera immédiatement retirée, ont précisé les services de Christophe Castaner.

"Les enquêtes disciplinaires ou judiciaires s’effectuent de manière indépendante, à charge et à décharge, et il n'appartient pas à des tiers de désigner nommément des personnels pour des faits qui ne sont pas définitivement établis", a aussi souligné le ministère.

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