Gilets jaunes : des gardes à vue et fichages abusifs ordonnés par le parquet ?
Selon Le Canard Enchaîné, le parquet de Paris aurait fait passer des consignes dans les rangs des forces de l'ordre pour "traiter" les Gilets jaunes interpellés et placés en garde à vue le jour d'une manifestation. Le journal soulève dans son numéro de ce mercredi 30 janvier des soupçons de fichage abusif.
Les membres des forces de l'ordre ont-ils reçu des consignes particulières et officielles pour traiter différemment les Gilets jaunes par rapport à n'importe quel autre individu lors d'une interpellation? Selon Le Canard Enchaîné, c'est bien le cas.
Dans son numéro du jour, l'hebdomadaire assure avoir consulté un courriel envoyé directement par le parquet de Paris et dans lequel seraient stipulées les consignes particulières à appliquer en matière d'interpellation de manifestants, les jours de mobilisation des Gilets jaunes.
"Si les policiers pincent quelqu'un par erreur, il faut, précise froidement le courriel, «de préférence maintenir» l'inscription au fichier TAJ (pour traitement des antécédents judiciaires), même «lorsque les faits ne sont pas constitués»", est-il écrit dans le palmipède.
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En ce qui concerne le fichage des individus interpellés, qu'ils fassent vraiment partie de la manifestation ou passent par là par hasard et soient arrêtés par erreur, il peut être maintenu "même si les faits sont ténus" et même s'il y a "une irrégularité de la procédure".
Autre élément troublant: un Gilet jaune gardé à vue ne serait relâché que "le samedi soir ou le dimanche matin" pour éviter qu'il ne vienne grossir "à nouveau les rangs des fauteurs de trouble".
Contacté par Le Canard Enchaîné, le parquet de Paris a réagi à ces accusations par l'intermédiaire de son porte-parole et s'est défendu de faire prolonger les gardes à vue sans raison.
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