Gilets jaunes : le polémique Benjamin Cauchy quitte le mouvement
L'annonce est pour le moins surprenante, tant Benjamin Cauchy, en multipliant les interventions dans les médias, était devenu une figure du mouvement des gilets jaunes. L'ancien porte-parole informel du mouvement d'opposition à une augmentation des taxes sur les carburants a annoncé ce lundi 26 qu'il quittait les gilets jaunes.
Si de son côté, Benjamin Cauchy dénonce un "manque de clarté exacte sur les revendications et la méthodologie" des gilets jaunes, les fréquentations et le passé politique de ce cadre de 38 ans ont provoqué une polémique au sein du mouvement.
"Il y a une radicalisation qui est extrêmement dommageable et pour le coup je m’en détache. Et je sais que des centaines de personnes souhaitent se dégager des gilets jaunes. Je les invite à rejoindre sur un mouvement qui s’appelle Citrons. Puisqu’on en a marre d’êtres pressés, qu’on ne veut pas de pépins et qu’on est jaunes", a fait savoir Benjamin Cauchy sur RTL.
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Et de préciser sur BFM: "On est un mouvement qui ne se veut pas être un mouvement de contestation dans la rue mais plutôt un catalyseur de réflexions, de points de vue, d'échanges, de façon à ce qu'on puisse construire un projet, des propositions concrètes".
Pour autant, chez les gilets jaunes, le départ de Benjamin Cauchy semble être vécu comme un soulagement pour certains militants. En effet, France 3 Occitanie a révélé que ce cadre avait des fréquentations polémiques. Anciennement élu UMP à Laon (Aisne), il avait été l’un des leaders de l’UNI (syndicat étudiant proche de la droite) durant sa jeunesse, et serait encarté au mouvement Debout La France, de Nicolas Dupont-Aignan. Mais surtout, il fréquenterait des membres de l'Union corporative pour la défense et l'entraide languedocienne (Ucodel ): un groupuscule aux tendances néo-nazies qui se décrit lui-même comme "nationaliste".
Benjamin Cauchy s'est défendu de tout lien avec l'Ucodel mais a reconnu simplement avoir "peut-être consulté leur site". Pourtant, la proximité entre le groupuscule d'ultra droite et l'ancien porte-parole des gilets jaunes a été confirmé à France 3 par des sources policières. L'intéressé a menacé de poursuivre la chaîne.
De leur côté, les gilets jaunes ont annoncé ce mardi se doter de huit représentants nationaux. Après avoir consulté ses sympathisants sur Facebook, cette "délégation" adresse "deux propositions principales" au gouvernement: "revoir à la baisse toutes les taxes" et la "création d'une assemblée citoyenne" pour débattre des thèmes de la transition écologique, la "prise en compte de la voix des citoyens", l'augmentation du pouvoir d'achat ou encore la précarité.
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