Gilets jaunes : les mesures gouvernementales ne répondent à aucune revendication
Côté pile, il y a la satisfaction pour les protestataires de voir le gouvernement lâcher officiellement du lest. Côté face, la mesure phare annoncée, le moratoire sur six mois sur la hausse de la taxe carbone, qui n'augmentera donc pas au 1er janvier 2019 (et donc pas avant les élections européennes), et le gel des hausses de l'électricité d'ici mai 2019, semblent bien minces par rapport à l'ampleur de la colère.
Si l'avancée est réelle, elle laisse surtout de nombreuses demandes sans réponse. Les différents représentants autoproclamés des gilets jaunes ont fait état de revendications disparates, certains thèmes revenant souvent. Dans les plus fortes récurrences: la hausse sensible du Smic, un niveau de retraite minimum à 1.200 euros ou la mise en place d'un salaire maximum (le montant de 15.000 euros était évoqué). Même sur la question de la taxe carbone, la revendication portait sur un abandon pur et simple de toute hausse, qui n'est que suspendue dans l'annonce du gouvernement.
Sans surprise, l'ensemble des revendications portant sur des changements politiques –dissolution de l'Assemblée nationale, référendum, voir démission du président de la République– n'a pas été abordé.
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Enfin, Edouard Philippe a expliqué dans sa déclaration de ce mardi 4 qu'il "veu(t) ouvrir un large débat sur les impôts et les dépenses publiques. Si les impôts baissent, il faudra que les dépenses baissent. Le débat doit avoir lieu au plus près des Français". Une baisse des dépenses qui pourrait laisser entendre un recul de la présence publique sur certains domaines alors qu'une partie des gilets jaunes habitant dans cette "France périphérique", longuement évoquée depuis le début du mouvement, se plaignent aussi du manque d'accessibilité des services publics.
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