"Gilets jaunes" - mort d'une octogénaire : débordement ou instrumentalisation ?

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La rédaction de France-Soir
Publié le 21 novembre 2018 - 12:43
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Christophe Castaner lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 14 novembre
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© Eric FEFERBERG / AFP/Archives
Christophe Castaner a évoqué lundi la mort d'une femme dont l'ambulance aurait été ralentie par les "gilets jaunes".
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Le ministre de l'Intérieur a évoqué lundi la mort d'une femme dont l'ambulance aurait été retardée par les "gilets jaunes", en Charente. Ceux-ci ont dénoncé une récupération politique, affirmant avoir tout fait pour permettre l'intervention des secours.

Alors qu'un deuxième mort en marge des opérations des "gilets jaunes" a été recensé mardi 20, la polémique enfle quant au rôle des manifestants dans un troisième décès, celui d'une octogénaire dont l'ambulance aurait été ralentie par un barrage.

C'est le ministre de l'Intérieur lui-même qui a évoqué ce drame survenu lundi 19 à Angoulême. "Un véhicule du Samu a été empêché d'intervenir sur une dame qui faisait l'objet d'un incident médical. Il a mis 50 minutes pour faire 30 kilomètres. La personne est morte". Une déclaration très factuelle dans laquelle Christophe Castaner se garde bien d'imputer directement la mort de la victime aux "gilets jaunes".

Il faut dire que selon les premiers éléments rapportés, l'octogénaire était décédée bien avant l'arrivée du Samu. Une intervention plus rapide n'aurait donc a priori rien changé. Mais le député LREM de Charente et ancien urgentiste Thomas Mesnier y voit "une question de principe", les "gilets jaunes" ne pouvant pas savoir quel est le niveau d'urgence de l'intervention. "Il est insupportable de bloquer ou ralentir les secours. Au départ, les gilets jaunes servent à sauver des vies, pas l'inverse", a-t-il déclaré.

Voir: "Gilets jaunes": un deuxième mort en marge des blocages

Par communiqué, les "gilets jaunes" ont dénoncé la communication "trompeuse et infondée" du ministre de l'Intérieur et une instrumentalisation du décès d'une personne à des fins politiques. Selon eux, les secours ont contacté leur hotline pour prévenir de leur passage sur la route en question. Ils affirment avoir alors suspendu les opérations de filtrage et envoyé des membres à la rencontre du véhicule. Dans cette situation, une "escorte de motocycliste" est censée suivre les secours, mais la bande d'arrêt d'urgence aurait été bloquée par un poids lourd.

Une enquête a été ouverte afin de faire la lumière sur le déroulement précis des faits et les éventuelles responsabilités.

Samedi 17 en Savoie, une manifestante a été tuée par une conductrice qui aurait paniqué lorsque les manifestants se sont mis à taper sur sa voiture. Lundi 19 dans la Drôme, un motard a percuté un camion qui tentait de s'extraire d'un embouteillage provoqué par un barrage. Il est décédé le lendemain.

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