Gilets jaunes : "Nous avons été trop intelligents", juge le chef des députés LREM (vidéo)
Le dérapage ne risque pas d'améliorer l'image d'un exécutif et d'une majorité souvent qualifiés de "méprisants" à l'égard des citoyens et notamment des classes les plus modestes aux revendications portées par les gilets jaunes. Tentant un mea culpa sur la gestion de la crise, le patron des députés LREM Gilles Le Gendre a déclaré ce lundi 17 au matin que les membres de la majorité ont probablement été "trop intelligents" dans l'explication des mesures prises en faveur du pouvoir d'achat.
Evoquant sur Public Sénat les nombreux chantiers lancés depuis juin 2017, le député a déclaré refuser les critiques de ceux qui jugent que trop a été fait trop vite. Il a en revanche reconnu deux erreurs dans la pédagogie: "Nous avons insuffisamment expliqué ce que nous faisons. Et une deuxième erreur a été faite: le fait d'avoir probablement été trop intelligents, trop subtiles, trop techniques dans les mesures de pouvoir d'achat. Nous avons saucissonné toutes les mesures".
Voir: Hollande s'en prend à nouveau à Macron et sa méthode "méprisante pour certains"
Des propose interprétés par beaucoup comme l'affirmation que le peuple serait en colère car "trop bête" pour comprendre les mesures du gouvernement, et qui ont sans surprise provoqué un déchaînement de colère sur Twitter.
Nous répondons à l’état d’urgence économique et social par des mesures de pouvoir d’achat plus fortes, rapides, et lisibles. L’intelligence technique avait créé de la complexité. Nous l’avons corrigée. #TDInfos @publicsenat https://t.co/9nHadANWYb
— Gilles Le Gendre (@GillesLeGendre) 17 décembre 2018
De son côté le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale semblait assumer ses propos, au moins dans les heures qui ont suivi leur tenue. En effet, loin de corriger ce qui aurait pu être une erreur dans le choix des mots, Gilles Le Gendre a dans la foulée retweeté le passage en question.
Beaucoup d'internautes ont fait le lien avec la personnalité d'Emmanuel Macron, souvent taxé de mépris de classe à cause de sorties sur les "illettrés", les chômeur qui doivent "traverser la rue", les "fainéants" ou les "gaulois réfractaires". Son mea culpa de lundi 10 avait permis au président de la République de regagner quelques points dans ce domaine. Mais les propos de Gilles Le Gendre pourraient relancer ces critiques.
Lire aussi:
"Gilets jaunes": l'exécutif détaille ses mesures après une décrue de la mobilisation
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.