Gilets jaunes : pour Macron pas de "violences policières" mais des "bêtises"
Emmanuel Macron a déclaré jeudi "refuser" le terme de "violences policières" concernant les manifestations de Gilets jaunes. Il a réduit l'usage de la force par les policiers et gendarmes à une réaction contre les casseurs, avant de finalement reconnaître des "bêtises".
"Ne parlez pas de «répression» ou de «violences policières», ces mots sont inacceptables dans un état de droit". Telle a été la réponse d'Emmanuel Macron a une sympathisante des Gilets jaunes, jeudi lors d’une réunion du grand débat national à Gréoux-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence). Une réponse qui, sans surprise, n'est pas passée inaperçue.
Le Président de la République a d'abord tenté d'expliquer que le recours à la force ne visait que les casseurs et non les manifestants. "Il y a des gens (...) qui expriment leurs convictions et des gens qui ont décidé de s'infiltrer et de dénaturer cela. Ils ont détruit, ils ont menacé, ils ont frappé les forces de l'ordre. (...) La police répond à des lois qui ont été décidées par le législateur sous le contrôle du juge. Partout où il y a de la violences, j'assume totalement que les forces de l'ordre soient en situation d'une part de se protéger, d'autre part de maintenir l'ordre public".
Une réponse qui n'a pas satisfait l'auditoire puisqu'elle éludait le sens de l'expression"violences policière", à savoir un usage de la force disproportionné ou injustifié, notamment contre des personnes ne constituant pas une menace. "Je refuse ce terme", a martelé Emmanuel Macron, rappelant une nouvelles fois qu'il n'y avait pas eu de mort au cours de ces semaines de manifestations (en dehors d'accidents de la circulation).
Voir: Gilets jaunes- Aucun mort dû à la police? Macron oublie Zineb Redouane
Mais face à l'évocation des blessés graves, il a fini par concédé "malheureusement il y en a eu, du fait d'autres bêtises". Un termes déjà utilisé par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Il a conclu en édulcorant quelque peu son propos en affirmant qu'il n'y avait pas de "répression policière" du mouvement.
"Au total depuis le début du mouvement , on compte environ 2.200 blessés parmi les manifestants, et 83 enquêtes en cours à l'IGPN et à l'IGGN impliquant des faits concernant des tirs de LBD", a déclaré le même jour devant l'Assemblée nationale le secrétaire d’État à l'Intérieur Laurent Nuñez.
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