Gilets jaunes : Priscillia Ludovsky dit dialoguer avec le "Black Bloc"

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La rédaction de France-Soir
Publié le 13 février 2019 - 14:01
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Un membre d'un black bloc lors d'une manifestation le 9 octobre 2018 à Nantes
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Le Black Bloc a participé à plusieurs "Actes" des Gilets jaunes.
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Priscillia Ludovsky, leader d'une partie des Gilets jaunes, a échangé avec des individus se définissant comme des "organisateurs" du Black Bloc. Ces derniers reviennent largement sur leur présence dans les cortèges des différents "Actes".

A en croire la fachosphère, le Black Bloc décrit comme "des casseurs", serait instrumentalisé par le gouvernement pour "casser" le mouvement des Gilets jaunes en commettant des dégradations. Certains membres de l'extrême droite radicale n'ont pas hésité à les accuser d'avoir agressé Jérôme Rodrigues (voir ici), rumeur récusée par l'intéressé en personne.

Priscilla Ludovsky, une des leaders des Gilets jaunes, a ainsi souhaité prendre langue avec le "Black Bloc" pour éclaircir leurs intentions. "A l’occasion de divers rassemblements de Gilets Jaunes nous rencontrons pas mal de citoyens dont une partie plus connue sous le nom de «black blocs». Ceux-ci sont venus à la rencontre de certains organisateurs afin d’expliquer leur démarche et durant cet échange ont proposé de communiquer à ce sujet pour permettre aux uns et aux autres d’en savoir plus", a écrit la jeune femme sur son compte Facebook. Et de poursuivre: "C’est ainsi qu'un questionnaire, qui pourrait s’apparenter à une interview, leur a été transmis et dont le résultat se trouve ci-dessous".

Le Black Bloc étant de facto une organisation informelle particulièrement protéiforme, il est difficile de savoir ce que représente vraiment en son sein les individus qui ont répondu au questionnaire proposé par Priscilla Ludovsky. Eux-mêmes expliquent ne représenter "que (eux) mêmes". Mais précisent toutefois que "les participants (au Black Bloc) restent des libertaires et non des identitaires", ancrant ainsi le mouvement dans la mouvance de gauche radicale plutôt qu'à l'extrême droite.

Les auteurs des réponses poursuivent en soulignant qu'"il n'y a pas d'organisation à proprement parler. Les prétendues organisations ne sont que des groupes de personnes ayant des affinités. On se retrouve, on bouge ensemble, on se protège les uns et les autres".

Lire aussi - Victor Lenta, le paramilitaire d'extrême droite qui tente de manipuler les Gilets jaunes

Concernant les accusations de casse et de violences à l'encontre des forces de l'ordre dont fait régulièrement l'objet le Black Bloc, les personnes interrogées soulignent que "les violences ne sont que le résultat logique de la politique violente de notre gouvernement". Et de préciser que "les personnes les plus aptes à faire face à l'agression des forces de l'ordre se mettent en première ligne et protègent les plus vulnérables", prenant l'exemple des affrontements qui avaient eu lieu le 1er décembre à Paris.

Si la plupart des revendications exprimées dans cette "interview" relèvent de celles historiques à l'extrême gauche, comme le combat pour plus de justice sociale et fiscale, l'augmentation des salaires et plus largement la fin des "violences sociales", certaines sont plus surprenantes. En effet, le référendum d'initiative citoyenne (RIC) ne fait pas particulièrement partie des revendications de la gauche radicale qui a souvent dénoncé les prises de positions pro-Etienne Chouard, grand promoteur du RIC en France, un temps proche d'Alain Soral.

On notera également que l'utilisation dans l'une des réponses du terme de "gaulois réfractaires" peut paraitre surprenante pour un mouvement enraciné dans la gauche radicale. Même si le clin d'œil à la petite phrase d'Emmanuel Macron, est évident.

Voir:

Jérôme Rodrigues agressé par les "Blacks blocs"? Le gilet jaune dément (vidéos)

Les "black blocs", une contestation violente qui vise surtout les "symboles"

Manifestation du 1er mai: les black blocs dans le box des accusés

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