Gilets jaunes : un "acte 5" samedi 15 décembre ?
© Sameer Al-Doumy / AFPAprès "l'acte 4" du mouvement des gilets jaunes, le bilan sécuritaire est mitigé. Une chose est certaine, la France ne pourra indéfiniment vivre au rythme de ces manifestations souvent émaillées de violences. Certains appellent déjà à un "acte 5" samedi 15 décembre, ce qui ne laisse que six jours à l'exécutif pour trouver une sortie de crise.
Si le chaos redouté, et notamment annoncé par le gouvernement, n'a pas eu lieu, les chiffres montrent tout de même la gravité des tensions survenues samedi 8: 125.000 manifestants sur le territoire, 89.000 personnels de sécurité mobilisés -dont 8.000 à Paris- appuyés par 14 blindés et 179 blessés. Cela alors qu'une stratégie d'interpellations "préventives" avait été mise en place, débouchant sur 1.723 arrestations et 1.220 gardes à vue, selon les chiffres de l'Intérieur.
Voir:"Gilets jaunes": "Plus de dégâts" à Paris que le 1er décembre
Difficile de prévoir à l'avance quelle serait la mobilisation pour un acte 5, face à un mouvement qui s'organise presque exclusivement sur les réseaux sociaux et ne compte pas de véritable représentant. Déjà, plusieurs pages Facebook revendiquant cet acte 5.
Le groupe "Les gilets jaunes de Noël" propose un rassemblement place de la Bastille avec pour mot d'ordre d'éviter les violences des casseurs comme celles des CRS. Il ne recueillait cependant ce dimanche 9 que quelques centaines d'inscrits et 3.500 "intéressés". Un second, baptisé "Pot de départ de Macron", propose -une nouvelle fois- de se rendre au Palais de l'Elysée. Alors que tout rassemblement y sera à l'évidence interdit, le groupe revendique ce dimanche 5.000 participants et près de 40.000 intéressés.
Pour quelle ampleur réelle? Malgré le appels à manifester en province venus d'un peu partout, ils étaient 10.000 samedi 8 à Paris, 2.000 de plus que le 1er décembre. Les casseurs ont de nouveau sévi dans la capitale, mais aussi à Toulouse ou Bordeaux. Ces violences répétées depuis le 24 novembre pourraient pousser les "vrais" gilets jaunes à se concentrer sur d'autres moyens d'action, même si là encore, l'absence de structure ne permet pas de prédire une évolution.
La balle est avant tout dans le camps de l'exécutif. De premières concessions ont été faites dans un climat quelque peu cacophonique, et avec un impact limité. Mais le Premier ministre Edouard Philippe semble considérer qu'après des manifestions de samedi certes parfois violentes mais plutôt maîtrisées, "le temps du dialogue est là" et "il faut désormais retisser l'unité nationale".
Surtout, un discours et des annonces d'Emmanuel Macron sont attendus en début de semaine, peut-être lundi 10. Jusqu'ici, ses interventions n'avaient pas eu d'effet. Il devra cette fois convaincre s'il veut éviter l'acte 5.
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