Greenpeace porte plainte pour incitation au meurtre contre une députée LREM
Faire "comme aux Etats-Unis" n'est pas toujours une bonne idée pour Greenpeace et l'association a annoncé ce lundi 26 qu'elle avait porté plainte contre Perrine Goulet. La députée LREM a fait une proposition qui n'est pas du tout passée auprès de l'association.
Lors d'une commission d'enquête parlementaire qui concernait la sécurité des sites nucléaires jeudi 22, elle avait suggéré que le personnel de sécurité soit autorisé à tirer sur n'importe quel intrus.
A voir aussi: Intrusion à Cattenom - de la prison pour les militants de Greenpeace
"Pourquoi nous ne ferions pas un peu comme aux Etats-Unis, (...) avec possibilité de ne pas se poser de questions et, quand il y a une intrusion, de tirer?", a demandé la députée de la Nièvre à Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur.
Elle lui demandait en substance de faire amender une loi allant dans ce sens. Et cela n'a pas plu à Greenpeace qui a donc décidé de porter plainte contre l'élue pour incitation au meurtre.
"Ces propos sont graves et indignes d’une élue de la République", a écrit Jean-François Hulliard, le directeur général de Greenpeace France, dans un communiqué. "Suggérer de tirer sur des militants non violents ne résoudra en rien le manque de sécurité dans les centrales nucléaires d'EDF", a-t-il poursuivi.
Les militants de l'association sont "habitués" des coups d'éclats et entrent régulièrement sur les sites des installations nucléaires pour dénoncer les failles de sécurité. Deux militants ont d'ailleurs été condamnés à de la prison (avec sursis ou ferme) pour avoir pénétré sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle.
Perrine Goulet s'est défendue d'avoir incité au meurtre, alors qu'elle était l'invitée de France 3 Bourgogne vendredi 23. "J’ai peut-être mal tourné ma phrase. Le mot «tirer» pour moi n’était pas tirer pour tuer mais tirer dans les jambes, par exemple, comme ça se fait aux Etats-Unis. C’était une proposition. On est dans une commission, on fait des suggestions, ce n’est pas un projet de loi. C’était dans un questionnement au ministre de l’Intérieur", la justification n'a vraisemblablement pas convaincu Greepeace.
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