Grève SNCF : une majorité de Français veut que le gouvernement recule
La bataille de la réforme de la SNCF est avant tout celle de l'opinion. Face aux cheminots en grève qui essaient de persuader les Français qu'ils sont à l'avant garde d'une lutte plus globale, Emmanuel Macron et son gouvernement jouent leur crédibilité de réformateurs. A la lumière de ces éléments, le sondage publié jeudi 5 par Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro (version complète à lire ici) est donc riche en enseignements.
"Six Français sur 10 sont toujours opposés au mouvement de grève à la SNCF", titre ainsi cette étude d'opinion. Et effectivement, le soutien général au mouvement, malgré une embellie début avril, reste minoritaire dans la population avec 57% des personnes interrogées qui estiment que la grève n'est "pas justifiée", contre 42% "justifiée". Un précédent sondage Ifop (pour le Journal du dimanche) publié le 1er avril, soit juste avant la première salve de grève perlée mais après les débuts de la mobilisation, recensait un rapport de force moins tranché avec 53% contre et 46% pour. Une baisse à modérer toutefois puisque marquant le retour au partage d'opinion constaté à la mi-mars.
Lire l'étude du 1er avril: Grève SNCF, le soutien de l'opinion progresse mais reste minoritaire
Les Français seraient ainsi largement hostiles au mouvement de grève des cheminots. Oui, mais, comme bien souvent, le diable se cache dans les détails. Ainsi, le rapport de force est inversé sur la fermeté que doit afficher le gouvernement.
Les sondés sont ainsi 51% à estimer que "le gouvernement doit tout faire pour éviter cette grève, quitte à renoncer à certains points de sa réforme". A l'inverse, 48% que "le gouvernement doit tenir bon et ne rien lâcher aux syndicats, quitte à devoir subir un long conflit social".
En cause: la crainte que la grève ne se durcisse. Les Français sont ainsi 59 % à penser que "ces mouvements de mobilisation des syndicats contre la réforme de la SNCF pourraient conduire la France à un blocage complet comme celui de décembre 1995".
A lire - Grève SNCF : Macron se planque
Résultat: des Français opposés à un mouvement mais demandeurs de concession pour éviter le blocage. Mais le tout dans des proportions qui ne mettent aucun camp dans la marginalité. Une équation compliquée pour le président Emmanuel Macron et son Premier ministre Edouard Philippe.
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