Grogne des éleveurs : Stéphane Le Foll annonce un plan d'urgence de 600 millions d'euros
Taxé par certains d'avoir tardé à réagir face à la grogne des éleveurs, voire d'avoir fait preuve de "mépris" (Bruno Le Maire), le gouvernement a dévoilé en grande pompe mercredi 22 le plan d'urgence annoncé lundi 20 par François Hollande. Devant les membres de la presse, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll mais aussi le Premier ministre Manuel Valls, Michel Sapin (Finances) ou Emmanuel Macron (Economie) sont venus défendre ces 24 mesures.
Le montant de ce plan représente une aide de 600 millions d'euros pour les éleveurs. Sur cette somme, 500 millions d'euros sont destinés à la "restructuration de la dette des éleveurs en situation difficile et en particulier des plus jeunes", selon Stéphane Le Foll. Un montant qui devrait être garanti par la Banque publique d'investissement. Les 100 millions restants devraient résulter d'annulations de charges et d'exonérations financières.
Stéphane Le Foll s'est également exprimé sur le rapport sur l’évolution des prix qui lui avait été remis la veille. Ce document devait faire le point après les accords du 17 juin dernier entre les différents acteurs du secteur (éleveurs, industriels et grande distribution), supposés garantir une rémunération convenable des éleveurs. Mais depuis le début de la contestation, ceux-ci dénoncent des marges trop importantes des industriels et de la grande distribution alors que nombre d'entre eux vendent à perte. Si Stéphane Le Foll se refuse depuis le début de la crise à désigner des coupables, il a tout de même confirmé que la grande distribution avait respecté ses engagements. Dans le cas des industriels, il y aurait encore "du retard" dans l'exécution mais qui "peut avoir des raisons différentes" selon les entreprises et les régions.
Les 24 mesures d'urgence devraient entrer en vigueur en septembre prochain. Le principal syndicat des éleveurs, la FNSEA, devrait décider dans la journée si ces annonces justifient la levée des blocages. Son président Xavier Beulin a déclaré se montrer "prudent" face aux chiffres. Il a également rappelé que l'enjeu du mouvement des éleveurs était "le prix, le prix et encore le prix" de vente des produits des éleveurs.
Car si le secteur subit depuis quelques mois des éléments conjoncturels (embargo russe, baisse des exportations suite à la crise grecque...), la question des prix de vente, notamment face à la concurrence internationale, est persistante depuis plusieurs années. François Hollande avait rappelé lundi 20 que si un plan d'urgence était nécessaire, il faudrait également mettre en place "des mesures sructurelles" pour garantir l'avenir des éleveurs à long terme.
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