"Honneur livré aux chiens" : François de Rugy se compare à Pierre Bérégovoy (vidéo)
François de Rugy, qui compte porter plainte en diffamation contre Mediapart, a comparé mardi 16 sa situation à celle de Pierre Bérégovoy, ancien Premier ministre dans la tourmente après des révélations dans la presse, et qui s'est suicidé en 1993. François Mitterrand avait à l'époque dénoncé l'honneur et la vie d'un homme "livrés aux chiens".
"Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie, au prix d'un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République". Les mots forts de François Mitterrand lors de son hommage à Pierre Bérégovoy sont restés dans les mémoires. L'ancien Premier ministre s'était suicidé quelques semaines après avoir démissionné, confronté à plusieurs affaires révélées par la presse.
François de Rugy, qui a démissionné mardi suite à une enquête de Mediapart, n'a cessé depuis les premières révélations de dénoncer les méthodes mais aussi les "mensonges" du site d'investigation. "Comment ne pas penser aux mots de François Mitterrand en hommage à Pierre Bérégovoy", a tweeté l'ex-ministre de l'écologie.
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Un tweet qui a provoqué de nombreuses réactions, de la part de twittos jugeant indécent d'effectuer une telle analogie. Julien Bayou, porte-parole EELV, a évoqué une comparaison "délicate". D'autres relèvent que François De Rugy n'est pas le premier politique inquiété qui fait référence à Pierre Bérégovoy. François Fillon avait également tenté cette approche lorsque le "Penelopegate" avait été révélé. "Il utilise ce symbole pour une tactique politique. C'est écœurant", avait alors réagi le neveu de Pierre Bérégovoy dans Le Parisien.
Comment ne pas penser aux mots de François Mitterrand en hommage à Pierre Bérégovoy. https://t.co/4NrjZjzya6
— François de Rugy (@FdeRugy) 16 juillet 2019
Dès les premières révélations de Mediapart, François de Rugy avait dénoncé une "présentation déformée, partielle et tendancieuse" des faits. Il a démissionné mardi face à "la volonté de nuire, de salir, de démolir" annonçant porter plainte en diffamation.
Pierre Bérégovoy, décrit par ses proches comme dépressif, avait notamment été mis en cause pour un prêt d'un million de francs que lui aurait consenti un homme d'affaires sulfureux et proche de François Mitterrand, Roger Patrice Pelat, et dont les conditions de remboursement étaient floues. Son gouvernement venait de subir de lourds revers électoraux aux cantonales et aux régionales de 1992. Il avait démissionné au lendemain de la défaite du PS aux législatives de 1993. Un mois plus tard, son corps était retrouvé près d'un canal dans la région de Nevers. La réalité ou la légalité des faits allégués n'ont donc jamais pu être établies par la justice.
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