Islam de France : Chevènement pas encore nommé, sa démission déjà réclamée
Comme l'original, le "Che" n'a pas que des admirateurs. Alors qu'il n'a pas encore pris ses fonctions à la tête de la future Fondation pour l'islam de France, annoncée par François Hollande au lendemain de l'attentat sanglant du 14 juillet à Nice, Jean-Pierre Chevènement est déjà très critiqué. Les appels, et même une pétition, réclamant la démission de celui dont Bernard Cazeneuve a confirmé officiellement lundi 29 qu'il a été choisi pour présider l'instance fleurissent ainsi. La faute à des prises de position qui sont parfois très mal passées.
Saint-Denis, la grande ville du 93, compterait ainsi "135 nationalités, mais il y en a une qui a quasiment disparu", a déclaré toujours lundi l'ancien (multiple) ministre sur France Inter. Sous entendu, selon les élus du département: la nationalité française y serait supplantée, presque remplacée... "Proprement scandaleux et raciste", selon le député socialiste Mathieu Hanotin, qui a lancé une pétition en ligne pour réclamer au président de renoncer à nommer Chevènement à la tête de la Fondation pour l'islam de France.
Le sénateur du Territoire de Belfort a également été sous le feu des critiques, ou des railleries, lorsqu'il a appelé les musulmans vivant en France à la "discrétion" dans l'affichage de leur foi, mi-août. Ou encore lorsqu'il a affirmé: "moi, je connais bien le monde musulman, je suis allé au Caire, à Alger il y a quarante ans ou cinquante ans". "Paternalisme!", propos "colonialistes!" ont clamé en chœur ses détracteurs.
Sauf que si la première sortie de l'ancien ministre est pour le moins sulfureuse, ces deux sentences doivent être lues à la lumière des précisions qui les accompagnent, mais qui ont été tronquées. "Ce conseil s’adresse dans mon esprit à toutes les religions en vertu de la laïcité", a dit ainsi Chevènement dans son appel à la discrétion, ce qui balaye les accusations d'islamophobie.
Quant à la seconde phrase, elle était en réalité un extrait d'une analyse plus approfondie, qui reste contestable mais que partagent un certain nombre de spécialistes. La voici en intégralité: "Je connais bien le monde musulman, je suis allé au Caire, à Alger il y a quarante ans ou cinquante ans (...) la plupart des femmes ne portaient pas le voile. Il y a une tendance de fond qui correspond à ce qu’il faut bien appeler la montée du fondamentalisme religieux. (…) Tout ça, ça traduit quelque chose qui se répercute aussi dans nos cités". Tout de suite moins polémique, et plus profond.
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