Jean-Marc Ayrault prêt à aider la Libye, y compris militairement
La communauté internationale doit se tenir prête à aider le nouveau gouvernement d'union nationale en Libye si celui-ci le demande, y compris militairement, déclare le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, dans un entretien publié ce vendredi 1er par Ouest-France.
"La Libye est un sujet de préoccupation partagé par tous les pays de la région et bien au-delà. Le chaos qui y règne aujourd’hui favorise le développement rapide du terrorisme. C’est une menace directe pour la région et pour l’Europe. Daech recule en Syrie et en Irak, mais progresse sur le terrain en Libye", estime l'ancien Premier ministre. "Il faut se préparer à répondre présent si le gouvernement d’union nationale de Sarraj demande de l’aide, y compris sur le plan militaire", plaide-t-il.
Le chef du gouvernement libyen d'union nationale parrainé par l'ONU, Fayez al-Sarraj, est arrivé mercredi à Tripoli à bord d'un bâtiment militaire, malgré l'hostilité déclarée de la coalition de milices qui contrôle la capitale. Le gouvernement d'union nationale a été créé en vertu d'un accord signé en décembre 2015 au Maroc et parrainé par l'ONU. Il est censé mettre fin au conflit qui oppose deux "gouvernements" rivaux siégeant l'un à Tripoli et l'autre à Tobrouk dans l'est.
Interrogé par le quotidien régional sur l'éventualité d'une intervention militaire en Libye, Jean-Marc Ayrault répond: "Cela dépendra de ce que nous demandera le gouvernement légal. Imaginer qu’on pourrait se lancer dans des frappes aériennes hors de tout processus politique n’est pas une option". "Les Algériens qui n’étaient pas favorables aux frappes en 2011, comme les Russes, ne se privent jamais de nous rappeler l’opération en Libye" qui avait abouti à la chute de Mouammar Kadhafi, souligne le ministre.
"Il faut éviter de répéter les erreurs du passé et ne pas oublier ce qui s’est produit en Irak. La responsabilité de l’intervention américaine sous George W. Bush est dramatique. Cela a bouleversé la région et fait naître l’extrémisme et Daech. Tous ceux qui réfléchissent à des solutions, aussi bien en Syrie qu’en Libye, savent qu’il ne faut pas refaire ces erreurs", assure le chef de la diplomatie française.
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