Julian Assange demande l'asile à François Hollande et essuie un échec
Julian Assange a adressé une lettre au président François Hollande ce vendredi, au travers de laquelle le journaliste demandait au peuple français de lui accorder l’asile. Un courrier publié par Le Monde et auquel la présidence ne donnera pas suite selon un communiqué. Déjà interrogé sur le sujet, Manuel Valls avait déclaré que la "question de l’asile ne se pose pas et en tout cas ne règlerait pas le dossier" de l’espionnage américain.
En effet, le journaliste est à l’origine de la publication des documents de la NSA, sur les écoutes des présidents Chirac, Sarkozy et Hollande entre 2006 et 2013. Il indiquait par ailleurs récemment au JT de TF1 que "des documents plus importants" étaient sur le point d’être révélés et que les Etats-Unis"marginalisaient l’économie" industrielle de la France en espionnant plusieurs "grosses entreprises et cabinets". Le journaliste affirmait même que la crise de l’emploi et la hausse de chômage étaient dues à l’espionnage des autorités américaines. "Le moment est venu pour la France et l’Allemagne de lancer une enquête parlementaire" avait-il estimé. Selon lui, si la France ne réagissait pas à ces révélations, elle enverrait un "mauvais signal aux Etats-Unis, à la Chine et à la Russie".
Fondateur de Wikileaks, un site qu’il définit comme un moyen "d’enquêter sur les appareils politiques, économiques et administratifs du monde entier pour y apporter de la transparence et s’assurer qu’ils n’échappent pas à un contrôle démocratique et souverain", Julian Assange est poursuivi par "le Pentagone, la Defence Intelligence Agency, la CIA, le FBI, l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), le ministère de la justice et le département d’État". Retranché à l’Ambassade équatorienne de Londres depuis trois ans, le journaliste décrit des conditions de vie insoutenables dans une pièce de 5m2. "L’accès à l’air libre, au soleil, m’a été interdit par les autorités du Royaume-Uni; ainsi que toute possibilité de me rendre à un hôpital; je n’ai pu utiliser le balcon du rez-de-chaussée de l’appartement que trois fois depuis mon refuge, à mes risques et périls" explique-t-il, saluant cependant la générosité de L’Equateur.
S’appuyant sur la déclaration de la Garde des Sceaux Christiane Taubira, qui admettait qu’elle ne "serait pas choquée" que la France accueille Edouard Snowden ou Julian Assange, ce dernier a sollicité la clémence de François Hollande. "En m’accueillant, la France accomplirait un geste humanitaire mais aussi probablement symbolique, envoyant un encouragement à tous les journalistes et lanceurs d’alerte qui, de par le monde, risquent leur vie au quotidien pour permettre à leurs concitoyens de faire un pas de plus vers la vérité". Mais en vain, le président et son premier ministre, les seuls à pouvoir accorder l’asile à Julian Assange ont décidé de "ne pas donner suite".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.