"Jungle" de Calais : Natacha Bouchart ne croit pas au démantèlement "par étapes" de Cazeneuve
La maire de Calais Natacha Bouchart (Les Républicains) s'est montrée très critique ce vendredi 2 sur l'annonce par Bernard Cazeneuve du démantèlement "par étapes" de la partie nord de la "Jungle" de Calais, réclamant au contraire une action immédiate.
"Je n’arrive pas à entendre, si c’est ce message, que l’on va nous expliquer qu'on va démanteler le camp en plusieurs mois", a déclaré Mme Bouchart sur Europe 1, réagissant au propos du ministre de l'Intérieur dans un entretien à Nord-Littoral vendredi, alors qu'il est attendu à Calais ce jour.
"Nous avons déjà procédé au démantèlement de la zone sud au début du mois de mars dernier, et nous avons déjà commencé celui de la zone nord (...) Mon intention est bien de poursuivre avec la plus grande détermination. Cela doit se faire par étapes, en commençant par créer davantage de places d’hébergement en France pour désengorger Calais", a ainsi expliqué M. Cazeneuve.
La maire de Calais a clairement mis en doute l'efficacité d'un tel processus: "l’expérience a été faite dès le début de cette année (allusion au démantèlement de la zone sud, NDLR) et on a doublé le nombre de migrants. Cela veut dire que, si on accepte cette situation et bien dans 6 mois, ce n’est pas 9.000 migrants, c’est 15.000 migrants que l’on aura. Vous comprenez que le ministre de l’Intérieur doit faire face seul à ses responsabilités", a-t-elle lancé.
"Nous sommes déterminés tous à demander ce démantèlement mais pas de la façon dont il semble l’annoncer ou la façon dont c’est annoncé dans la presse", a-t-elle insisté, se référant à une action des acteurs socio-économiques du Calaisis lundi matin, prévoyant de bloquer l'autoroute autour de Calais pour réclamer ce démantèlement.
Le ministre de l'Intérieur doit rencontrer vendredi après-midi les responsables de ce collectif, ainsi que les élus locaux, dont Mme Bouchart, et les forces de l'ordre. La population de la "Jungle" de Calais s'élève à 6.900 personnes selon la préfecture, quelque 9.000 selon des associations, soit une augmentation de 50% depuis la mi-juin.
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