Justice : Jean-Marie le Pen conteste au tribunal son exclusion au sein du FN

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 05 octobre 2016 - 13:47
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Jean-Marie Le Pen.
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Jean-Marie Le Pen avait été suspendu du FN en mai 2015, puis exclu le 20 août de la même année par le bureau exécutif.
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Après trois victoires judiciaires l'an dernier face au Front national dirigé par sa fille, Jean-Marie Le Pen, banni depuis du parti d'extrême droite, revient ce mercredi au tribunal pour tenter de faire annuler son exclusion. Agé de 88 ans, le cofondateur du Front national sera présent à l'audience du tribunal de grande instance de Nanterre, qui débutera à 14h.

Le Pen contre Le Pen, quatrième manche. Après trois victoires judiciaires l'an dernier face au Front national dirigé par sa fille, qui l'avait suspendu, Jean-Marie Le Pen, banni depuis du parti d'extrême droite, revient ce mercredi 5 au tribunal pour tenter de faire annuler son exclusion. Le cofondateur du Front national, 88 ans, sera présent à l'audience du tribunal de grande instance de Nanterre, qui débutera à 14h. Jean-Marie Le Pen avait été suspendu du FN en mai 2015, puis exclu le 20 août de la même année par le bureau exécutif, instance suprême du parti, après une série de provocations guère nouvelles sur le fond à propos de la Shoah et du maréchal Pétain, jugées pénalisantes pour la stratégie de "dédiabolisation" menée par sa fille.

A trois reprises, l'été dernier, la justice lui avait donné raison face au parti qu'il a longtemps incarné. D'abord en annulant sa suspension puis, à deux reprises, en suspendant le congrès par correspondance censé supprimer son statut de président d'honneur. Pour ce quatrième round judiciaire, Jean-Marie Le Pen demande au tribunal d'annuler son exclusion, "entachée d'irrégularités de forme et de fond" et ainsi d'ordonner sa "réintégration parmi les membres" du parti, selon l'assignation consultée par l'AFP.

En outre, lui qui s'estime président d'honneur "à vie" du FN demande à la justice de dire "en tout état de cause" que son exclusion en tant que membre ne saurait le priver de ce titre et des prérogatives qui y sont attachées, et de lui permettre notamment de siéger à nouveau au sein des instances dirigeantes du parti. Dénonçant "un grand nombre de voies de fait", il réclame enfin au Front national, qu'il a cofondé en 1972, deux millions d'euros en réparation d'un "très grave préjudice" porté à sa fonction de président d'honneur, mais aussi "à sa dignité, son honneur, sa notoriété et son action politique".

Dans l'attente de son hypothétique réintégration au FN, Jean-Marie Le Pen fait durer le suspense sur son éventuel soutien à sa fille et au parti qu'il a présidé pendant près de 40 ans pour la présidentielle et les législatives de 2017. "Pour l'instant non", il ne soutiendra pas sa fille à la présidentielle, avait-il lâché mercredi dernier lors d'un dîner avec ses soutiens en Seine-et-Marne, même s'il pourrait s'y "résigner". "Je le dis et le redis à Marine, si vous ne faites pas l'unité du FN (…), vous perdrez la bataille politique. Cette défaite sera irrémédiable", avait aussi lancé le "Menhir".

"Voyez ça comme une main tendue envers une autre main qui pour l'instant ne se tend pas", résume un proche. "Il essaie de fédérer un courant qui fera défaut à Marine Le Pen" s'il reste au ban du FN. Mais si la justice annulait l'exclusion de M. Le Pen, la réintégration de celui-ci ne serait sans doute que théorique, prédit ce proche: "Jean-Marie Le Pen n'a pas grand chose à attendre du FN en termes de bonne volonté". De fait, du point de vue du Front national, le sort du vieux chef semble scellé. Le parti attend la décision de justice et, quoique décide le tribunal, entend faire en sorte "que la décision politique", exclure "Le Pen" du parti, soit "appliquée", selon un dirigeant.

"Le dossier est techniquement bétonné", estime en outre Wallerand de Saint Just, trésorier du parti et avocat, dans Le Parisien mardi. "Je ne vois pas comment (Jean-Marie Le Pen) peut obtenir gain de cause". Le tribunal mettra sa décision en délibéré.

 

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