La classe politique s'empare du débat sur le port de la kippa

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 janvier 2016 - 15:06
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"On doit la protection aux juifs de France comme à tous les compatriotes", a déclaré Stéphane Le Foll.
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Les réactions politiques se succèdent sur l'appel à ne plus porter la kippa lancé mardi par le président du Consistoire de Marseille à ses coreligionnaires. "Résistance… Le plus beau mot, c'est la résistance", a estimé la ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu après l'agression dont a été victime un enseignant juif, attaqué à la machette par un adolescent se réclamant de Daech, lundi.

La classe politique s'est emparée du débat engagé dans la communauté juive sur le port de la kippa après l'agression antisémite de Marseille, lundi 11. Nombre de responsables ont appelé ce mercredi 13 à ne pas céder à la peur et le gouvernement revendiquant sa "responsabilité d'assurer la protection" des citoyens.

"Sur ce sujet, le gouvernement à une responsabilité, il n’a pas à avoir une position. Il a une responsabilité, d’assurer la protection et d’être là pour protéger et dénoncer les actes antisémites, ça c’est sa responsabilité", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll sur i>TELE. Le président du Consistoire de Marseille, Zvi Ammar, avait suscité mardi 12 un vif débat dans la communauté juive en préconisant l'abandon du port de la kippa dans les rues de sa ville "jusqu'à des jours meilleurs", au lendemain de l'agression à la machette d'un enseignant juif qui la portait.

"Nous ne devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa", a lancé de son côté le grand rabbin de France, Haïm Korsia.

"On doit la protection aux juifs de France comme à tous les compatriotes, mais aux juifs de France, parce que l’antisémitisme (...) dure malheureusement depuis trop longtemps et a pris des nouvelles formes aujourd’hui", a affirmé M. Le Foll, refusant de faire des "commentaires sur un débat qui est né au sein de la communauté juive".

Pour autant, plusieurs ministres se sont exprimés sur le sujet, comme d'autres responsables politiques, partagés entre compréhension de ce qui peut être considéré comme un appel à la prudence et volonté de ne pas céder à la menace ou à la peur.

"Résistance… Le plus beau mot, c'est la résistance", a lâché sur LCP Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, après avoir dit qu'elle "entend(ait) le responsable du Consistoire de Marseille" et qu'elle n’avait "pas de conseil à donner".

"J'ai été surprise, pour le moins, et ce n'est sûrement pas le conseil que j'aurais donné à titre personnel. Après, que le président du Consistoire de Marseille cherche à protéger les siens, ça part forcément d'une bonne intention, mais ce n'est pas ce qu'il faut envoyer comme message évidemment, et sûrement pas en ce moment. La protection, elle doit venir de l'Etat, des pouvoirs publics, et c'est ce que nous assurons", a déclaré de son côté la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, sur France Inter.

"Comme tout citoyen français, les juifs de France doivent se sentir en sécurité" et doivent "bien entendu" pouvoir porter la kippa dans la rue, a estimé la garde des Sceaux, Christiane Taubira.

A droite, Brice Hortefeux (LR) a estimé sur RTL qu'on ne pouvait "pas rester sans rien modifier à son comportement face à ces actes innommables", mais a dit partager la conviction du grand rabbin de France, "renoncer, c’est céder".

"Si on baisse les bras, si on baisse la tête, si les juifs à Marseille renoncent à porter leur kippa, la France ne sera plus vraiment la France", a renchéri sur RMC et BFMTV Xavier Bertand, soulignant que "c’est à l’Etat d’apporter toutes les garanties nécessaires, de les protéger dans leurs convictions".

Le président du MoDem François Bayrou a lui fait part de sa "très grande tristesse" sur Radio Classique. Les représentants du Consistoire de Marseille "ont eu le sentiment qu'il y avait des risques, l'émotion a emporté, mais la France c'est le fait de vivre ensemble, des femmes et des hommes, des communautés d'origines différentes qui sont réunies dans le même amour d'un idéal".

 

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