La fille du porte-parole de Poutine stagiaire de l'eurodéputé Aymeric Chauprade
L'eurodéputé Aymeric Chauprade a engagé comme stagiaire la jeune Elizaveta Peskova, fille du porte-parole de Vladimir Poutine, selon une information révélée ce lundi 25. Si l'élu n'y voit pas de problème, certains de ses collègues dénoncent une "violation des règles de sécurité générales du Parlement européen".
Ce ne serait qu'une simple étudiante, selon Aymeric Chauprade. D'autres y voient au contraire "une violation des règles de sécurité" du Parlement européen. "La fille du porte-parole de Poutine au Parlement européen" titre ainsi Radio Free Europe, média financé par le Congrès américain, qui révèle ce lundi qu'Elizaveta Peskova, 21 ans, fille du secrétaire de presse du Kremlin Dmitri Peskov, est stagiaire auprès de l'eurodéputé français Aymeric Chauprade. Et a ainsi accès à de nombreuses informations sensibles.
"Madame Peskova est certes la fille d'une personnalité importante en Fédération de Russie, mais en tant qu'étudiante, elle n'a pas moins de droits que les autres jeunes", a minimisé Aymeric Chauprade cité par le média de propagande américain. "En conséquence, il ne peut y avoir de conflit d'intérêts dans l'exercice de mon mandat de député".
"C'est une violation des règles de sécurité générales du Parlement européen", a pour sa part réagi l'eurodéputée de centre-droit Sandra Kalniete (PPE). Petras Austrevicius, élu centriste (ALDE) dénonce une "honte" pour le Parlement européen et une ingérence "au cœur des institutions européennes".
Preuve du malaise, l'entourage d'Aymeric Chauprade, contacté par France-Soir, refuse de commenter. Sur la fiche officielle de l'eurodéputé (lien) apparaît bien le nom d'Elizaveta Peskova, fille du haut fonctionnaire russe Dmitri Peskov, le "secrétaire de presse" de Vladimir Poutine. Un poste hautement stratégique qui correspond à un poste de porte-parole du président, avec toutefois des compétences élargies.
Lire: Russie: marche en mémoire de l'opposant Boris Nemtsov assassiné il y a quatre ans
En tant que stagiaire de l'ex-FN Aymeric Chauprade, la jeune femme médiatique et adepte des réseaux sociaux (près de 80.000 abonnés à son compte Instagram) a ainsi accès à de nombreux bâtiments et documents du Parlement européen. L'eurodéputé est en outre membre de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen et de la sous-commission de la Sécurité et de la Défense.
Fragilisé en interne, Aymeric Chauprade a quitté le FN en 2015 suite à des désaccords avec la ligne politique du parti et en raison du scandale lié à son intervention dans l'affaire dite "Air cocaïne" (il a revendiqué avoir aidé les pilotes incriminés à s'enfuir de République dominicaine).
Islamophobe et nationaliste, défenseur de la théorie du "grand remplacement" et de thèses complotistes, Aymeric Chauprade est notoirement très favorable à Vladimir Poutine et cultive ses réseaux russes. Il était par exemple "observateur" du référendum organisé par la Russie pour valider son annexion de la Crimée, en 2014, invité par une organisation pro-Kremlin fondée par un ancien néonazi belge. L'année d'avant, en 2013, il lançait "l'Appel de Moscou" pour "appuyer les efforts de la Russie visant à résister à l’extension mondiale voulue par l’Occident des «droits» des minorités sexuelles".
Lire aussi:
Russie: une arrestation "électrochoc" pour les milieux d'affaires
Trump se déchaîne après de nouvelles révélations sur ses liens avec la Russie
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.