La France insoumise "souverainiste et nationaliste" se rapproche-t-elle du RN ?
L'annonce par un ancien soutien de Jean-Luc Mélenchon de son ralliement au RN pour les européennes a ravivé le débat sur les proximités entre le parti de Marine Le Pen et LFI. Ce dernier semble désormais assumer sa ligne "souverainiste et nationaliste", mais des points de désaccords irréconciliables demeurent tout de même.
Andréa Kotarac, conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes jusque-là LFI et ancien membre de l'équipe de campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon a annoncé mardi soutenir le Rassemblement national aux élections européennes. Un transfert de l'extrême gauche à l'extrême droite qui a ravivé le débat sur une proximité entre les idées des deux partis, pourtant fondés sur des idéologies très éloignées.
Certains pointent des similitudes de leur programme économique et social, et un virage souverainiste de Jean-Luc Mélenchon illustré notamment par son rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine.
Cette proximité a trouvé une illustration dans le communiqué des Jeunes insoumis du Puy-de-Dome, la région d'Andréa Kotarac. Ceux-ci dénoncent sans ambages une "trahison" du conseiller régional. On relève toutefois la reconnaissance dans ce texte de "la ligne souverainiste et nationaliste, républicaine et laïque qu'incarne" La France insoumise. Des mots qui font écho à la "pensée souverainiste, républicaine, laïque" qu'avait défendue Andréa Kotarac après un voyage en Crimée qui avait fait polémique.
Voir: Élu LFI appelant à voter RN: Mélenchon fustige "un coup monté", Marine Le Pen salue sa "cohérence"
Ce point commun semble donc acté. Marine Le Pen elle-même juge qu’il existe un clivage entre "mondialistes" et "nationaux" qui "traverse LFI comme il a traversé LR",. Elle dit s'attendre à d'autres ralliements.
La France insoumise et le Rassemblement national seraient-ils proches au point de gouverner ensemble? La président du RN ne croit pas à ce scénario "à l'italienne", en référence à l'alliance entre la Ligue du Nord (étiquetée à l'extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles, à l'origine anticapitaliste et "antisystème" mais qui s'est depuis rapproché de thèses de la droite nationaliste avec notamment une logique anti-immigration.
"5 étoiles n'est pas en l'occurrence la France insoumise", résume Marine Le Pen. La question migratoire apparaît comme le point sur lequel il est impossible pour les deux mouvements de s'accorder, sans un virage radical de l'un des deux. Le communiqué des Jeunes insoumis dénonce d'ailleurs à propos du RN "les relents de peste brune cachés par un masque faussement socialiste" et un passage "du socialisme au fascisme". L'alliance semble donc irréalisable, même si un ennemi commun supérieur pourrait émerger, et favoriser une logique de non-agression à défaut d'une entente.
Lire aussi:
Marine Le Pen "ne croit pas" à un scénario à l'italienne en France
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.