La prison doit être une punition pour la majorité des Français


La prison doit être un lieu de souffrance. L'enquête de l'Ifop pour la Fondation Jean Jaurès (source) dévoilée par Franceinfo ce lundi 9 montre qu'une majorité de Français juge que les détenus sont "trop bien traités". Elle montre également un net changement des mentalités depuis 2000 et une précédente étude, alors que de nombreux acteurs de la vie politique et carcérale s'interrogent sur l'efficacité des peines de prisons.
Ainsi 50% des personnes interrogées considèrent que les détenus sont "trop bien traités", soit 32 points de plus qu'en 2000. "Lorsqu’on les interroge sur les services auxquels les détenus devraient avoir accès, on constate que les Français partagent largement une vision de la prison qui n’est pas seulement un «lieu de privation de la liberté», mais qui devrait presque être un lieu de souffrance et de privations", relève l'étude. "De plus, 40 % seulement se déclarent favorables à l’augmentation du budget des prisons pour améliorer les conditions de vie des détenus, contre 68 % en 2000".
Voir: Prisons - face à une situation déplorable, la piste des centres "ouverts"
En effet, ils sont également près de la moitié (49%) à juger que la privation de liberté est le premier rôle de la prison. Ce chiffre à plus que doubler en 18 ans et est passé devant la réinsertion des détenus comme premier objectif (45%).
A noter que les opinions sont très différentes selon les bords politiques:"59 % des sympathisants de gauche favorisent le rôle de préparation de la réinsertion, ainsi que 56 % des sympathisants La République en marche, les deux tiers des sympathisants de droite privilégient l’objectif de privation de liberté. Une proportion qui atteint jusqu’à 77 % chez les sympathisants du Front national".
Lire aussi: Surpopulation carcérale - construire des prisons, vraiment la solution?
L'étude relève également que bien que sévères, les Français sont majoritairement conscients des difficultés du système carcéral, et notamment de la surpopulation. Ils jugent d'ailleurs à 79% qu'elle est la principale source de difficulté. Mais l'attitude des détenus arrive désormais en deuxième position (41%, +17 points) devant l'état des locaux.
Au 1er mars 2018, les prisons françaises abritaient 69.879 détenus personnes pour 59.902 places. Par ailleurs, on trouve également 11.498 "écroués non-détenus", en grande majorité placés sous bracelet électronique.
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