L'assouplissement des 35 heures froisse les socialistes
Avant même que le rapport pour le soutien de la croissance en Europe n'arrive sur le bureau du ministre de l'Economie, certaines de ses propositions ont déjà provoqué une levée de boucliers. Le document préconiserait en effet un assouplissement des 35 heures et un gel des salaires en France pendant trois ans.
Pour le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale Bruno Le Roux, la réponse était claire ce lundi: pas question de revenir sur les 35 heures. Et si un rapport le préconise, l'idée ne sera tout simplement pas retenue: "s’il y a dedans, par exemple, la mesure de revenir sur les 35 heures, alors elle ne sera pas mise en œuvre ici en France", a-t-il dit sur LCI et Radio Classique.
Si personne au Parti socialiste ne propose de supprimer cette mesure phare du gouvernement Jospin, l'idée d'un simple "assouplissement" est régulièrement évoquée. Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, avait défendu la semaine dernière cette idée avec beaucoup de précautions. Il refusait "le jeu de posture" et de mettre les 35 heures "sur un piédestal", mais rappelait bien qu'il les défendait.
Dimanche 23, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis déclarait que le président de la République comme le Premier ministre, avaient selon lui "fermé la porte" à l'assouplissement des 35 heures.
Alors qu'une partie des députés socialistes, les fameux "frondeurs", reprochent au gouvernement de ne pas tenir la barre suffisamment à gauche, revenir sur ce "totem", même partiellement, serait une grosse prise de risque pour le gouvernement. Au regard des réactions suscitées par le rapport, difficile d'imaginer une majorité socialiste à l'Assemblée –déjà amputée d'une trentaine de frondeurs- pour soutenir un tel assouplissement. Le gouvernement devrait alors quémander des voix au centre et à droite, ce qui pourrait achever le soutien de sa majorité.
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