Le burn-out retiré par le Sénat de la liste des maladies professionnelles
Retournement de situation. Alors que la reconnaissance du burn-out semblait être en bonne voie, la Haute Assemblée en a décidé autrement. Les sénateurs, en majorité à droite, l'ont ainsi retiré de la liste des maladies professionnelles introduite par l'Assemblée nationale, à l'occasion du débat sur le projet de loi sur le dialogue social. Porté par le député socialiste Benoît Hamon, cet amendement, qui visait à faire reconnaître cette pathologie psychique comme une maladie professionnelle, avait été voté en première lecture par les députés, fin mai.
Le texte décrivait le burn-out comme "tout symptôme médicalement constaté lié au surmenage d'origine professionnelle, notamment en cas de pression excessive sur les délais de réalisation des objectifs, ou au harcèlement dont le salarié peut être victime dans le cadre de ses relations de travail". Cette inscription à cette liste aurait ainsi dû contraindre les entreprises à prendre en charge les frais médicaux engendrés par la maladie.
Ce refus du Sénat a notamment fait réagir le ministre du Travail, François Rebsamen, qui a souligné que le gouvernement est "très attaché" à cette disposition qui constitue "un progrès important dans la reconnaissance de situations de burn-out, qui s'accompagnera d'un accent très fort mis sur la prévention". Pour Jean Desessard (écologiste), l'auteur d'un de ces amendements, "le burn-out touche de très nombreux salariés et le législateur se doit de mettre en œuvre les moyens de lutter contre ce mal".
L’examen du texte, prévu jusqu’à vendredi au Sénat, sera suivi d’un vote solennel, le 30 juin. II sera suivi d'une commission mixte paritaire chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, c'est l'Assemblée qui aura le dernier mot.
Considéré comme le mal professionnel du XXIe siècle, le burn-out se caractérise par trois phases: la fatigue psychologique et l'incapacité à retrouver de l'énergie; la dépersonnalisation; et la perte du sentiment d'accomplissement personnel. A l'heure actuelle, 17% des salariés français seraient au bord du burn-out. Un chiffre qui varie cependant d'une étude à l'autre, témoignage que le syndrome reste difficile à étiqueter et à quantifier.
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