Le Drian renonce aux indemnités de président de région, mais pas au poste
Il ne dira toutefois "Kenavo" ni à la région ni à la Défense, pour le moment. Jean-Yves Le Drian devrait annoncer "dans le courant de la semaine prochaine", selon un des ses proches cité par Le Point, qu'il renonce à ses indemnités de président de Bretagne nouvellement élu. Le ministre renonce ainsi à un peu plus de 5.000 euros bruts par mois, ne conservant "que" ses émoluments de ministre (9.940 euros bruts mensuels). Mais en conservant ses deux postes.
"J'ai dit aux Bretons que si j'étais candidat à la présidence de la région, c'était bien pour assurer cette présidence", déclarait ainsi Jean-Yves Le Drian le soir de sa large victoire aux élections régionales, le 13 décembre dernier sur TF1. Tour en réaffirmant, dès le lendemain sur RTL, sa volonté de rester au gouvernement et de ne pas être ministre de la Défense "à mi-temps". La seule option était donc le cumul, une solution qu'avait pourtant très clairement écarté François Hollande en personne, mi octobre sur RTL: "s'il est élu, il connaît parfaitement la règle. La règle, je l'ai posée: c'est celle du non-cumul".
Ou pas, donc. Puisque Jean-Yves Le Drian semble bien parti pour rester à l'hôtel de Brienne, où il a su se faire apprécier de ses troupes, et à la tête de la Bretagne, où les électeurs l'ont plébiscité à 51%, soit le meilleur score de la gauche aux régionales. Un statu quo qui pourrait même durer au delà de l'état d'urgence, la limite qu'avait lui-même fixé le ministre. "Mes intentions étaient bien de renoncer à ma fonction de ministre de la Défense. J’avais fait le choix de la Bretagne. La réalité a changé puisque François Hollande a voulu que je reste temporairement et de façon exceptionnelle à mon poste" le temps que les "tensions que nous connaissons s'arrêtent", disait-il ainsi au lendemain des attentats du 13 novembre sur la chaîne locale bretonne Tebeo TV.
L'abandon de ses indemnités de président de région "durera tant que Jean-Yves Le Drian assumera la double responsabilité", a confirmé Loïg Chesnais-Girard, premier vice-président du conseil régional et qui a dirigé la campagne de Jean-Yves Le Drian. Un bon moyen de ne pas donner trop de munitions à ses détracteurs, puisque le ministre devrait consacrer l'essentiel de son temps à la Défense, laissant le gros du travail régional à son "équipe de combat". Une "team Le Drian" dont il disait, toujours au lendemain de sa victoire, sur RTL, qu'elle était "prête à assurer la complémentarité de (s)es fonctions". Puis de prévenir: "elle m'a aidé pendant la campagne et va m'aider encore".
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