Le glyphosate "moins cancérogène que la charcuterie" selon un rapport parlementaire
Un rapport parlementaire qui sera rendu jeudi 16 par le Sénat estime que le glyphosate, l'herbicide controversé de Monsanto, est "moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge". Très régulièrement pointé du doigt pour ses aspects nocifs, le glyphosate contenu dans le Round Up est aujourd'hui interdit à la vente aux particuliers en France.
A chaque semaine sa polémique concernant le glyphosate. Jeudi, le Sénat rendra un rapport sur cet herbicide très controversé commercialisé par le géant Monsanto. Et la conclusion de l'étude fait déjà scandale.
Les parlementaires de l'OPECST (l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) ont mené durant 15 mois des recherches sur le produit accusé d'être cancérogène.
Mais loin des décisions de justice, aux Etats-Unis notamment, qui condamnent Monsanto à de lourdes amendes le rapport assure que le glyphosate est "moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge".
Une affirmation de Pierre Médevielle, sénateur UDI et vice-président de l'OPECST, à La Dépêche qui surprend.
A voir aussi: Monsanto aurait secrètement fiché des personnalités en fonction de leur position sur le glyphosate
Déjà accusé d'avoir été "acheté" par Monsanto, Pierre Médevielle s'est par ailleurs défendu fermement.
"Pour ce qui me concerne, je compte au nombre des quarante premiers signataires contre les néonicotinoïdes qui menacent les abeilles. (…) Je précise que nos travaux ont été approuvés par le CNRS, l' INRA et l' ANSES", a-t-il expliqué.
Il a ensuite dénoncé le "climat d'hystérie collective" actuel "qui voudrait que l'on supprime tous les pesticides": "Si l'on vide la trousse à pharmacie on revient aux grandes famines du Moyen Âge", a-t-il averti.
Le glyphosate reste en sujet de polémique particulièrement récurrent, en France, en Europe et même dans le monde.
Monsanto, qui appartient à Bayer, est ainsi pointé du doigt depuis quelques jours après la révélation de l'existence d'un fichier de personnalités issues de différents milieux et classées selon leur position sur les pesticides.
La découverte de l'existence de ce fichier illégal a d'ailleurs entrainé une enquête en France. Pour le sénateur de la Haute-Garonne, qui s'exaspère que la science soit "exclue du débat", cette pratique est courante bien que condamnable.
"Entre nous, le fichage sous toutes ses formes existe partout. De gauche à droite, les partis politiques, par exemple, l'utilisent: qui sont chez l'adversaire, ceux que l'on peut retourner? Pensez-vous que les Gafam ne nous fichent pas?".
Conscient que le rapport de l'OPECST est rendu dans un climat particulièrement tendu, l'élu espère que ses conclusions seront tout de même prises en compte.
Il a d'ailleurs insisté sur le fait que l'étude avait été produite par des parlementaires tous scientifiques. "Je ne vois aucune raison pour laquelle nous prendrions notre part de l'hystérie collective suscitée par une molécule dont on affirme qu'elle est cancérogène alors qu'en réalité, elle ne l'est pas. Ou alors on devient tous fous".
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