Le gouvernement fait sa rentrée sur fond de discorde sur le burkini
Manuel Valls et plusieurs ministres tiennent ce lundi 29 au soir près de Toulouse un meeting de rentrée, sous la pression de syndicats et sur fond de dissensions ouvertes au sein du gouvernement au sujet du burkini. Après l'annulation de l'université d'été du PS à Nantes, cette rencontre à Colomiers (Haute-Garonne), sur le thème de la République fait désormais figure de rassemblement pour la majorité.
Outre le Premier ministre, qui clôturera le meeting à 19h, seront présents Stéphane Le Foll (Agriculture et porte-parole), Marisol Touraine (Santé) et Najat Vallaud-Belkacem (Education), qui tous devraient prendre la parole à la tribune, selon un organisateur.
"Au départ l'idée était de réunir les +hollandais+ à la rentrée. Ensuite l'université d'été de Nantes a été annulée, et c'est devenu un rassemblement de la majorité", selon un organisateur.
Elle se déroulera dans un contexte marqué par les derniers développements au sujet du burkini, une tenue de bain islamique interdite cet été par plusieurs maires soutenus par M. Valls. Ce débat a provoqué des tiraillements au sein du gouvernement et ne s'est pas refermé, veut croire le Premier ministre, malgré la décision du Conseil d'Etat. Vendredi, la juridiction administrative a en effet suspendu l'arrêté anti-burkini pris par la commune de Villeneuve-Loubet (Côte d'Azur).
Manuel Valls se retrouve isolé à gauche dans son opposition déterminée au burkini et a été ouvertement contesté par Mmes Vallaud-Belkacem et Touraine, présentes lundi, ainsi que par Emmanuelle Cosse (Logement).
Lundi, lors de cette rentrée, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis prononcera un discours, tandis que les chefs des groupes parlementaires Didier Guillaume et Bruno Le Roux animeront des ateliers de travail dans l'après-midi.
Le thème du meeting, choisi après l'attentat de Nice le 14 juillet, sera l'occasion de dire que "dans un contexte difficile sur le plan sécuritaire et économique, on reste fidèle aux valeurs essentielles que sont l'Etat de droit et le modèle social français". "C'est une manière pour nous de poser l'enjeu de société qui sera au cœur de l'élection présidentielle", complète un responsable socialiste.
L'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, évoque publiquement un "recul de la République".
La maire de Colomiers, Karine Traval-Michelet, est une fidèle de François Hollande, et le sud-ouest "est encore un bastion socialiste", explique aussi un responsable socialiste. Environ un millier de personnes sont attendues. Le débat pourrait être troublé par les syndicats.
Une intersyndicale CGT-FSU-Solidaires-Unef-Fidl-UET (Union des étudiants de Toulouse) a en effet appelé à un "contre-meeting unitaire" à la mairie de Colomiers à 17h, tandis que le NPA invite à se rassembler devant le Hall Comminges où se tient le meeting gouvernemental.
Mi-août, la CGT avait qualifié de "provocation indécente" la tenue de ce meeting près de Toulouse, ville natale de l'ex-leader syndical Georges Séguy, décédé le 13 août.
Les "frondeurs" en seront sans surprise absents. Une partie d'entre eux se réunissent ce week-end à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) autour du candidat à la primaire Benoît Hamon. Les frondeurs ont par ailleurs prévu de se retrouver à La Rochelle les 10 et 11 septembre.
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