Le Pen à DPDA sur France-2 : Bertrand et Saintignon finalement invités

France Télévision a annoncé inviter les candidats aux régionales PS Pierre de Saintignon et LR Xavier Bertand à débattre avec Marine Le Pen ce jeudi soir dans "Des paroles et des actes". Les deux partis s'étaient plaint au CSA d'une trop grande présence de la candidate FN dans l'émission.

Le Parti socialiste et Les Républicains étaient cette fois du même avis, et ont eu gain de cause. Face à la polémique, France Télévisions a annoncé inviter Xavier Bertrand (LR) et Pierre de Saintignon (PS), tous deux candidats aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, à débattre avec leur rivale Marine Le Pen ce jeudi soir dans l'émission politique Des paroles et des actes.

"Nous avons invité Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon à se joindre à Marine Le Pen en deuxième partie d’émission pour un débat, à égalité de parole, sur les régionales pour apaiser la polémique", a fait savoir France Télévisions. Elle devait à l'origine débattre uniquement avec le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll et le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde.

Les deux candidats et leurs partis respectifs s'étaient en effet indignés que la présidente du Front national soit invitée une cinquième fois (sur un total de 36 émissions), alors que les élections régionales approchent.

Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a même écrit à Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, lui proposant de saisir conjointement le Conseil supérieur de l'audiovisuel: "cette nouvelle invitation introduit une distorsion dans l'équité médiatique, qui plus est au profit d'un mouvement d'extrême-droite. Ceci au moment où dans toute l'Europe, ces mouvements ont le vent en poupe. Voilà pourquoi je vous propose que nous saisissions ensemble le CSA", a-t-il écrit. Les deux hommes ont envoyé une lettre au gendarme de l'audiovisuel.

En réponse, l'organisme a appelé les chaîne de télévision qui invitent des personnalités politiques "fortement impliquées" dans les élections régionales à donner "dès à présent" la parole aux autres candidats.

Interrogé sur le sujet par un député LR lors de la séance des questions au gouvernement, Manuel Valls a jugé la question "tout à fait légitime", mais aussi que le plus important était "le débat, notamment avec et contre l'extrême-droite, en France et en Europe, sur le fond et sur les idées".

Le FN et notamment son vice-président Florian Philippot dénoncent une volonté de censurer le parti frontiste, et y voient une nouvelle preuve que Les Républicains et le Parti socialiste, rebaptisés par ses soins "RPS", ne présentent pas de différence idéologique.

Le temps d'antenne accordé au FN reste largement inférieur a celui accordé aux deux autres grands partis. Mais il est consacré en grande partie à Marine Le Pen ou son lieutenant. La présidente du FN reste la favorite des sondages pour remporter le Nord-Pas-de-Calais-Picardie.