Le Sénat présente 110 propositions pour lutter contre les filières djihadistes
Un épais rapport de 440 pages et 110 propositions. Voilà ce qui ressort du travail considérable effectué par la commission d'enquête sénatoriale sur l'organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe, intitulé "Filières djihadistes: pour une réponse globale et sans faiblesse". Ce mercredi matin, le rapporteur de cette commission, le socialiste Jean-Pierre Le Sueur a présenté à la Haute assemblée les conclusions de ce rapport.
Le but de cette série de propositions est "d'améliorer et de compléter la loi antiterroriste votée en novembre dernier". La commission d’enquête recense 1.432 Français partis faire le djihad (la guerre sainte) en Syrie et en Irak, soit une hausse de 84% depuis le 1er janvier 2014.
Parmi les propositions avancées par les sénateurs, on trouve la confrontation entre les candidats djihadistes les plus durs et les plus endoctrinés avec des repentis du djihad dans de véritables face-à-face: des discussions pour raconter la réalité du djihad (et les horreurs qui en découlent, comme les massacres et les exactions envers les populations civiles) et des tâches souvent subalternes confiées aux combattants étrangers.
Le rapport préconise également la mise en place des fameux quartiers spécifiques dédiés aux islamistes dans les prisons françaises, en les limitant à 15 à 20 places par établissement. Tout en prenant soin de bien séparer les détenus les plus novices des plus radicalisés. Une prise en charge psychologique particulière sera mise en place pour ceux qui reviennent de théâtres de conflits. La commission appelle notamment à "tripler dans un délai rapide les effectifs du bureau de renseignement pénitentiaire, en y créant au moins 100 postes supplémentaires".
Pour lutter contre les départs de mineurs vers les terres du djihad (Syrie, Irak et dans une moindre mesure Libye et Yémen), la commission propose de rétablir l'autorisation parentale de sortie du territoire, supprimée en 2013.
Concernant la lutte contre la radicalisation sur Internet et les réseaux sociaux, le rapport préconise "d'imposer aux acteurs internet de permettre aux internautes de signaler des messages de propagande terroriste contraires à la loi en un seul clic".
Les sénateurs entendent également s'attaquer au financement du terrorisme islamique par le biais d'un doublement des effectifs de TRACFIN affectés à la lutte contre le financement du terrorisme.
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