Législative partielle du Doubs : victoire sur le fil du PS face au FN
Il s'en est fallu de peu. Très exactement 863 voix, sur un peu plus de 30.000 exprimées. Le candidat socialiste Frédéric Barbier (51,43%) a remporté l'élection législative partielle de la quatrième circonscription du Doubs, ce dimanche 8, face à la frontiste Sophie Montel (48,57%). Une élection bien plus serrée que prévue et où le Front national enregistre une forte progression entre les deux tours.
Au fil de la journée, la bonne –ou du moins meilleure– participation (+9 points) semblait pourtant annoncer un regain de mobilisation face au FN. Il n'en a rien été et la victoire annoncée de Frédéric Barbier, que les observateurs créditaient de 53 à 55% des voix au vu des rapports de force du premier tour, s'est joué d'un fil. Le candidat PS l'a lui-même reconnu lors de sa première prise de parole après l'annonce des résultats: "je ne me réjouis pas, je ne pavoise pas, ce succès, je le dois aux forces républicaines", a ainsi laconiquement déclaré le successeur de Pierre Moscovici dans cette circonscription. Il a également remercié les personnalités de l'opposition, comme Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Gérard Larcher et Dominique Bussereau, pour l'UMP, ou encore François Bayrou (Modem) et Jean-Christophe Lagarde (UDI), pour leur soutien.
Car sans l'ébauche de "front républicain" dessinée par ces appuis transpartisans, contre l'avis de la direction de l'UMP, Frédéric Barbier, pourtant vice-président du Conseil général et bénéficiant de nombreux soutiens locaux, n'aurait peut-être pas pu l'emporter.
Le Front national et Sophie Montel ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. "Le Parti socialiste n'a pas à fanfaronner. Nous avons fait voler en éclat le tripartisme. Nous sommes dans un bipartisme avec la caste d'un côté et le FN de l'autre", a ainsi déclaré au Monde la candidate battue, qui n'hésite d'ailleurs pas à qualifier le FN de "grand vainqueur" de ce scrutin.
"Le Front national cartonne dans les zones rurales où le vote UMP était important au premier tour. A l'évidence, ces électeurs n'ont pas choisi le ni-ni", a également tenté d'analyser Sophie Montel dimanche soir. Si cette lecture à chaud des résultats est forcément soumise à cautions, il n'en reste pas moins que les chiffres semblent aller dans son sens.
Réputé comme n'ayant pas de "réservoir" de voix qui lui permettrait de l'emporter dans un second tour, le parti de Marine Le Pen enregistre cette fois une spectaculaire progression entre les deux tours, avec 6.200 bulletins supplémentaires (14.641 au total), contre un peu plus de 8.000 pour Frédéric Barbier (15.504). Doublé d'une participation en hausse, ce résultat tord le cou aux préjugés voulant que le FN ne peut mobiliser d'un tour à l'autre et semble démontrer que le report des voix de l'UMP lui est désormais acquis dans une proportion non négligeable en cas de duel avec le PS.
Si la victoire de Frédéric Barbier est bien un succès pour le Parti socialiste, qui pensait perdre cette circonscription il y a quelques semaines encore, il n'en reste pas moins que le FN semble franchir une nouvelle étape. Satisfaite de ce résultat qui prouve selon elle la "dynamique" de son camp, Marine Le Pen donne désormais "rendez-vous le 22 mars prochain", soit aux élections départementales.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.