Prisons : face à une situation déplorable, la piste des centres "ouverts"
Surpopulation, insalubrité, drogue, contrebande, profils psychiatriques lourds et parfois dangereux: la visite des députés dans 25 centres pénitentiaires et maisons d'arrêt de France effectuée lundi 6 n'a pas donné une image paradisiaque du milieu carcéral. Ce n'était d'ailleurs pas l'objectif de cette inspection "surprise".
Les parlementaires -la présidente (LREM) de la commission des lois Yaël Braun Pivet en tête- avaient pour objectif de se faire un avis éclairé et basé sur la réalité du terrain, réalité dont il n'est plus à prouver qu'elle n'est pas rose en France. De quoi préparer les "chantiers justice" qui doivent accorder une place notable à la politique carcérale.
Bilan révélé par les quelques journalistes autorisés à suivre la députée à travers la maison d’arrêt de Bois d’Arcy: trois détenus dans 9 m² -rien de surprenant puisqu'ils sont 970 pour 520 places- des cellules rongées par l'humidité ou encore "de 20 à 30% de profils psychiatriques lourds (dont) beaucoup n’ont rien à faire ici", selon la direction de l'établissement citée par L'Obs.
Au 1er octobre, le nombre de détenus écroués (hors-placement extérieur ou bracelet électronique) s'élevait en France à 68.574, alors que le nombre de places "opérationnelles" était de 59.084 auxquelles s'ajoutent 1.363 matelas au sol. L'exécutif prévoit la création de 15.000 places d'ici 2025.
Une mesure quantitative qui ne saurait être la seule réponse selon Yaël Braun Pivet, interrogée ce mardi 7 sur LCP, et qui souhaite que l'utilité de la peine soit autant prise en compte. "La solution pour la surpopulation carcérale est multiple", juge-t-elle. Outre les peines dites "alternatives" (bracelet électronique, travaux d'intérêt général), elle plaide pour le développement des centres "ouverts" dont le seul exemple français aurait d'excellents résultats dans la lutte contre la récidive.
Un système qui bien sûr n'est pas adapté à tous les types de détenus (radicalisés, psychiatriques), mais qui ne représente que 1% de l'offre carcéral en France quand elle monte à 35% dans certains pays européens. Autre avantage, elle aurait un coup de moitié inférieur au prix de construction d'une place dans une prison classique.
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