Les gilets jaunes au Sénat : entre ras-le-bol et dépit

Auteur(s)
VL avec DD.
Publié le 05 décembre 2018 - 18:06
Image
Un manifestant porte un gilet jaune avec les inscriptions "Stop retraités, marre de payer", sur le dos, le 17 novembre 2018, à La Mézière, dans l'ouest de la France
Crédits
© Damien MEYER / AFP
Les gilets jaunes ont exprimé leur colère au Sénat ce mercredi.
© Damien MEYER / AFP
Plusieurs gilets jaunes se sont rendus ce mercredi au Sénat à la demande des élus. Au menu: ras-le-bol du côté des manifestants et dépit du côté des parlementaires de la Chambre haute.

Ce mercredi 5, un "panel" d'une dizaine de gilets jaunes ayant participé aux manifestations était reçu au Sénat. Face à eux, des sénateurs de gauche, écologistes ou UDI selon notre journaliste présent sur place. Les élus de la Chambre haute ont souhaité rencontrer des manifestants pour mieux comprendre les colères et les revendications qui agitent ceux qui protestent partout en France depuis le 17 novembre.

Les gilets jaunes –qui ont dû laisser à l'entrée leur vêtement distinctif– ont réitéré devant les élus leur exaspération aux motifs parfois hétéroclites. "Monarchie" ou "banquier" pour décrire Emmanuel Macron, "complot médiatique" en parlant de BFMTV, les mêmes cibles cumulent les mêmes griefs.

Et lorsque les gilets jaunes convoqués évoquent leur situation personnelle, les sénateurs font face au ras-le-bol des classes moyennes, des personnes qui ont un emploi et un salaire, mais qui pensent que le travail ne paie plus. "Si je restais à la maison au RSA, je serais plus riche" explique l'un, rejoint par un autre qui renchérit: "On ne peut pas vivre avec le Smic. Vivre ce n'est pas juste manger". Un gilet jaune retraité estime pourtant que "notre mouvement n'est pas circonscrit au pouvoir d'achat. Les préoccupations écologistes existent. Nous sommes ouverts au dialogue".

Lire aussi: "Gilets jaunes": Patriat (LREM) dénonce une "volonté de putsch" par une minorité 

Du côté des sénateurs, les témoignages des gilets jaunes a fait prendre conscience à certains du décalage pouvant exister entre leur position politique et le point de vue d'une colère populaire face à laquelle les élus se sentent impuissants. "Je ne me sens pas dans la capacité de changer les choses. Il faut dire la vérité" admet la sénatrice écologiste Esther Benbassa, qui envisage de transformer le Sénat "en chambre des représentants de la population", ce qu'est censé être au passage l'Assemblée nationale… Mais la palme du dépit revient à Marie-Pierre de La Gontrie, sénatrice PS de Paris: "Cette situation renvoie à notre propre échec. On a une image de merde".

Voir aussi:

"Gilets jaunes": "le vrai responsable est à l'Elysée" selon Jacob (LR)

"Gilets jaunes": l'exécutif appelle au calme et à la responsabilité

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.