Les gilets jaunes au Sénat : entre ras-le-bol et dépit
Ce mercredi 5, un "panel" d'une dizaine de gilets jaunes ayant participé aux manifestations était reçu au Sénat. Face à eux, des sénateurs de gauche, écologistes ou UDI selon notre journaliste présent sur place. Les élus de la Chambre haute ont souhaité rencontrer des manifestants pour mieux comprendre les colères et les revendications qui agitent ceux qui protestent partout en France depuis le 17 novembre.
Les gilets jaunes –qui ont dû laisser à l'entrée leur vêtement distinctif– ont réitéré devant les élus leur exaspération aux motifs parfois hétéroclites. "Monarchie" ou "banquier" pour décrire Emmanuel Macron, "complot médiatique" en parlant de BFMTV, les mêmes cibles cumulent les mêmes griefs.
Et lorsque les gilets jaunes convoqués évoquent leur situation personnelle, les sénateurs font face au ras-le-bol des classes moyennes, des personnes qui ont un emploi et un salaire, mais qui pensent que le travail ne paie plus. "Si je restais à la maison au RSA, je serais plus riche" explique l'un, rejoint par un autre qui renchérit: "On ne peut pas vivre avec le Smic. Vivre ce n'est pas juste manger". Un gilet jaune retraité estime pourtant que "notre mouvement n'est pas circonscrit au pouvoir d'achat. Les préoccupations écologistes existent. Nous sommes ouverts au dialogue".
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Du côté des sénateurs, les témoignages des gilets jaunes a fait prendre conscience à certains du décalage pouvant exister entre leur position politique et le point de vue d'une colère populaire face à laquelle les élus se sentent impuissants. "Je ne me sens pas dans la capacité de changer les choses. Il faut dire la vérité" admet la sénatrice écologiste Esther Benbassa, qui envisage de transformer le Sénat "en chambre des représentants de la population", ce qu'est censé être au passage l'Assemblée nationale… Mais la palme du dépit revient à Marie-Pierre de La Gontrie, sénatrice PS de Paris: "Cette situation renvoie à notre propre échec. On a une image de merde".
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