Les Patriotes : Florian Philippot va-t-il arrêter la politique ?
Les Patriotes, le mouvement créé par Florian Philippot, tiendra son premier congrès à la mi-février. Un rendez-vous aux airs de "maintenant ou jamais", car si le parti a réussi à déstabiliser le Front national en y récupérant quelques élus, il est encore loin d'apparaître comme une force d'opposition crédible.
Le groupe n'est pour l'instant composé que d'une trentaine de conseillers régionaux, un député (l'ancien communiste passé un temps au FN José Evrard), deux élus, comme lui, au parlement européen, et 6.000 adhérents, dont la moitié ne sont issus d'aucun parti politique selon Florian Philippot.
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Le congrès doit notamment permettre de désigner le bureau politique des Patriotes et leur président, poste auquel Florian Philippot est naturellement candidat. Quitte ou double? "Si je ne suis pas élu, j'arrête la politique", a lâché lundi 18 Florian Philippot à Libération, avec une prise de risque assez minime. Il est pour l'instant le seul candidat déclaré.
La vrai difficulté sera de trouver des challengers pour éviter que l'élection n'apparaisse (trop) comme un "couronnement" aux airs de dynastie Le Pen. "C'est la démocratie" assure Florian Philippot. Mais qui parmi le petit comité d'élus qui a rejoint Les Patriotes depuis sa création, il y a moins de huit mois, pourrait venir contester la ligne, à peine créée, de son fondateur. Lequel a montré les limites de sa flexibilité en quittant le FN quelques mois après avoir lancé ce symbole de division.
A priori, Florian Philippot devrait donc faire encore partie de la vie politique après l'hiver. Il le faudra bien s'il veut peser lors des élections européennes, celles qui -paradoxalement- réussissent le mieux à l'extrême droite. Il espère y faire 5%, de quoi obtenir quatre élus.
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L'enjeu est également politique, car la question européenne est le principal point de friction entre Les Patriotes et le FN, accusé par les premiers d'avoir renoncé sur la question, Florian Philippot allant jusqu'à parler d'"UMPSFN".
Il est aussi financier, car pour un si jeune parti, l'argent accordé par Bruxelles aux eurodéputés pourrait conditionner sa survie.
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