Les policiers manifesteront devant le ministère de la Justice
C'est une première depuis 1983. Ce mercredi à la mi-journée, à l'appel de plusieurs syndicats des forces de l'ordre, les policiers manifestent devant le ministère de la Justice, place Vendôme (1er arr. de Paris), sous les fenêtres de Christiane Taubira.
La colère des forces de l’ordre s’exprime à la suite d’un événement qui a failli coûter la vie à un de leurs collègues: début octobre, en Seine-Saint-Denis, un malfaiteur a grièvement blessé un policier lors d’une course-poursuite consécutive à un braquage. Le tireur était un détenu en cavale depuis qu’il n’était pas rentré d’une permission de sortie.
"Les policiers, héros du mois de janvier après les attentats" sont devenus "les oubliés de la République", s'est insurgé Jean-Claude Delage pour Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix.
Tous les syndicats pointent une "explosion des violences", un "manque de moyens", des "missions peu claires", une "absence de réponses pénales" qui les conduit à appeler unanimement à se rassembler place Vendôme et devant les tribunaux en province, ravivant les tensions entre la police et la justice.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a tenté mardi 13 d'éteindre l'incendie en prévenant mardi qu'il n'y avait rien à "gagner à opposer" police et justice. "Il faut éviter les emportements et les amalgames et toutes propositions qui affaiblissent la relation entre la police et la justice", a-t-il insisté lors d'un discours devant les forces de l'ordre à l'École militaire de Paris. Et d'insister: "je ne peux accepter que des policiers et des gendarmes puissent être atteints par des personnes qui devaient être en prison".
En 1983, une manifestation de quelque 1.500 policiers conspuant le Garde des Sceaux de l'époque, Robert Badinter, devant le ministère de la Justice, après la mort de deux fonctionnaires tués par le groupuscule d'extême-gauche Action directe est restée dans les mémoires notamment en raison des dérapages qui avaient émaillé le parcours comme des saluts nazis de la part de quelques fonctionnaires de police.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.