Les Républicains : le parti réorganisé à l'heure fillioniste
François Fillon, nouveau champion de la droite, a rebattu mardi 29 les cartes aux Républicains, en faisant la part belle à ses proches mais sans oublier, au nom du "rassemblement", les autres sensibilités du parti, de NKM à Jean-François Copé.
Deux jours après sa victoire éclatante à la primaire (66,5%), le désormais candidat de la droite pour 2017 a remanié la hiérarchie du parti, dont il a présenté le nouvel organigramme lors d'un bureau politique au siège de LR, rue de Vaugirard à Paris (XVe).
Bernard Accoyer, député de Haute-Savoie, ancien président de l'Assemblée nationale, qui l'a soutenu pour la primaire, devient ainsi secrétaire général. Selon un communiqué de LR publié à l'issue du BP, son rôle sera d'assurer "l’exécution des décisions du Bureau politique et du Comité politique. Il représente le Mouvement dans tous les actes de la vie civile" et "dispose du droit d’ester en justice". Il est également "le chef du personnel du mouvement".
Deux vice-présidents ont été nommés: Laurent Wauquiez, député de Haute-Loire (sarkozyste) et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et Isabelle Le Callennec, députée (filloniste) d’Ille-et-Vilaine.
Plusieurs sources ont indiqué à l'AFP que M. Fillon avait présenté M. Wauquiez comme le "premier vice-président", Mme Le Callennec comme la "seconde". M. Wauquiez était jusque-là président par intérim de LR. Interrogé par l'AFP, l'entourage de M. Fillon a indiqué que "le numéro deux" du parti (après le candidat), était M. Accoyer.
Celui-ci est secondé par deux secrétaires généraux adjoints: Gérald Darmanin, premier vice-président de la région Hauts-de-France et directeur de campagne de Nicolas Sarkozy pendant la primaire, et Annie Genevard, députée du Doubs (filloniste).
Les question de la hiérarchie apparaît toutefois souple, puisque, selon Jérôme Chartier, proche de M. Fillon, dont il a été l'un des porte-parole de campagne, "il n'y a aucun rang hiérarchique" en haut de l'organigramme, derrière le candidat à la présidentielle qui préside le bureau politique.
Outre le BP, les deux vice-présidents et le secrétariat général, la direction de LR est également assurée par un "Comité Politique", présidé par Gérard Larcher, président du Sénat et filloniste de la première heure.
Ce comité est composé de sept autres personnalités, représentant les différentes sensibilités du parti:
Christian Jacob, président des députés LR (sarkozyste), Bruno Retailleau (filloniste), son équivalent au Sénat, Virginie Calmels, première adjointe au maire de Bordeaux Alain Juppé, François Baroin, sénateur de l’Aube (sarkozyste), Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l’Essonne qui s'était ralliée à Juppé entre les deux tours, Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine (proche de Bruno Le Maire, ex-président de la Commission d’organisation de la primaire), Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines et président du Parti Chrétien-démocrate, et Jean-François Copé, député de Seine-et-Marne. NKM, Poisson et Copé avaient été candidats à la primaire.
Enfin, la présidence de la Commission Nationale d’Investiture (CNI) est assurée par Jean-François Lamour, député de Paris, lui aussi filloniste de la première heure, assisté de deux vice-présidents, tous deux sarkozystes, Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine, et Alain Marleix, député du Cantal.
Les porte-parole, les sarkozystes Guillaume Peltier, Guillaume Larrivé et Brigitte Kuster, restent en fonction, ainsi que tous les secrétaires nationaux.
Absent de la nouvelle direction, le sarkozyste Eric Woerth, jusqu'ici secrétaire général, "aura une responsabilité dans le cadre de la campagne de François Fillon", a assuré M. Chartier lors d'une conférence de presse.
Il a ajouté que Patrick Stéfanini "sera amené à prendre d'importantes responsabilités et il dirigera la campagne de François Fillon" pour la présidentielle. Des sources LR avaient indiqué lundi à l'AFP que l'ex-directeur de la campagne de M. Fillon allait remplacer le sarkozyste Frédéric Péchenard comme directeur général du parti.
"Il est normal que l'organisation politique de LR puisse se mettre au diapason" du vainqueur de la primaire. "Des mouvements vont avoir lieu, mais pas des mouvements d'exclusion de quiconque", a tenu à préciser M. Chartier. "Nous sommes au travail tous ensemble, rassemblés, personne ne nous manquera au sein de cette famille pour accompagner notre candidat, son projet" vers 2017, a renchéri M. Accoyer.
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